UN PEU de souvenirs en contraste lors de la cent vingtième des MILLE et UNE TERRASSE. Celle-ci voyait accueillir l’auteur compositrice interprète GALATEE et le guitariste poète MATTHIEU VERGEZ. Les érables du boulevard d’Ypres sortaient des clochettes fleuries. Le vent les pollinisait, certains - sur la toiture de la caravane de Cayo, les autres - sur le sol pavé de la terrasse extérieure du centre de beauté culturelle. Dans la senteur ancestrale du thé de la paix du quartier, Mustapha du quartier Chicago, préparait avec un peu de sucre et des grains de thé vert- les feuilles de menthe de première qualité. Elles étaient recueillies en cette fin du ramadan dans un rameau de subtilité du cœur, et dont, la douceur du feuillage « liquéscent » du Magrheb sculptait avec grâce l’arôme amer du thé vert de Chine. Matthieu C Vergèz arrivait avec son équipement de musique pesant. Il prenait part brièvement à la légèreté et au brûlant du breuvage, quand ses sacs s’enfonçaient lentement dans le sol silencieux - vers la terrasse sous terraine. Il était un peu avant seize heures. Deux heures plus tard, à travers le fracas de l’étendard de la survie - Galatée arrivait dans le suspens de ses imprévus. Elle rejoignait Cayo de manière à mettre en place une table couverte d’équipements électro, sur la scène du pétale UN PEU. Cayo venait de faire l’achat d’un sub basse pour compléter la façade sonore de l’auditorium HD. Cet audio dispositif pouvait définir les rêves musicaux - des plus fous aux plus flous. Sur scène, Galaté était comme excitée, tirée par l’impatience du temps et de la passion - dans un aéroport imaginaire - avant d’embarquer dans son vaisseau spatial. A son bord, un petit caniche blanc en plastique et une quarantaine de passagers debout. Matthieu Ha leurs souhaitait alors la bienvenue. Il enfilait ensuite une couronne de fleurs de petites lampes électriques autour du cou de Galatée - le petit chien en plastique de l’artiste - laquelle portait elle-même autour de sa nuque - un collier vintage de faux diamants qui scintillaient comme des yeux de verre. La native de marseille mettait en marche, une ambiance électro-disco-pop. Sa voix posée et esthétique prenait la trajectoire de ses programmes d’accompagnements musicaux. Des interventions manuelles faisaient se superposer - des thèmes joués au clavier électrique - des boucles rythmiques - et des danses « GALATIQUES ». Une inattendue salle d’attente laissait peu à peu la place à une salle de concert dont la glace venait de se briser... L’attente se raccourcissait et la patience - même contrariée - n’aurait pu avoir raison des artifices de la beauté. La performance arrivait à son terme, le public retournait au niveau 1 de la terrasse intérieure. Pendant ce temps Cayo ré aménageait la terrasse sous terraine en installant de nouveau les sièges confortables de l’auditorium HD. Matthieu C Vergez plaçait son équipement sur la scène quand son homonyme - Matthieu Ha ajustait sur lui la lumières des lampes stylo. Le temps de l’entracte écoulé, le public découvrait une atmosphère d’écoute différente. Plutôt intimiste, l’artiste avait mesuré sa performance selon une musique soliste – totalement éloignée de l’orchestration, des polyphonies de groupe et à l'opposé encore - de l’homme-orchestre. La guitare électrique était écrivaine d’effets d’encre en même temps que ses dictaphones portaient ses échos. Sonorités sobres et lisibles, des mots imprimés en français, sur la feuille de route de l’auteur. Une oralité métronome, un départ réfléchi, par lequel le poète creusait le premier forage du silencieux poème de son instrument. Premiers ruissellements au milieu de la cent vingtième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies aux contrastes secrets de Cayo Scheyven
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