UN PEU de souvenirs phréatiques lors de la cent vingt-quatrième des MILLE et UNE TERRASSE avec ZAHUMERIO, LEPORELLO et PHOENICIAN DRIVE. Trois parties musicales assurées principalement par les musiciens du groupe mythique PHOENICIAN DRIVE. Concorde entre les musiques occultes orientales et le culte du rock folk noir. Un groupe initié originalement par le musicien et percussionniste Diego Moscoso. Depuis dix années bruxelloises, des communautés squat et underground y puisaient leur source d’évasion parmi les musiques poli-culturelles de dernière génération - comme c’était le cas avec - Orange Kazoo (Belgistan) vingt ans plus tôt... Le Centre de beauté culturelle était comblé de la joie d’un public venu de tous bords de la capitale. Cayo faisait les entrées avec élégance, en ceci qu’elle était la bienveillante précieuse. Vincent Patigny était secondé par les artistes Clément Delhomme et Manon Laigle à la buvette sportive. La théière du thé de la paix du quartier ressemblait à une goélette vénitienne voguant devant des colonnes de casiers de bière. Matthieu Ha éteignait le chant des oiseaux d’Europe en retirant la branche du sillon du disque vinyle dans la terrasse extérieure. Il prononçait ensuite la bienvenue au public et introduisait le bassiste des Phoenician drive – Valérian Meunier. Le musicien venait de répertorier plusieurs chansons folk-américaines sous forme de LEPORELLO, une reliure, une collection, des coups de foudre. La guitare sèche des canyons urbains - folk épique de l’épopée hippie – harmonica - Arizona horizontal - psycho-chimies – chansons de poésie située dans les médiums de la liberté. L’auditoire attentif et silencieux applaudissait bruyamment le récital de l’artiste - avant que ce dernier se fit photographier devant les trois différents appareils de Cayo. Après l’entracte Joaquín Bermúdez, un des fins guitaristes du Phoeanician Drive, revenait avec son duo de sang – ZAHUMERIO. En compagnie de son compatriote le chanteur Juan Torres, ils allaient transcender la terrasse intérieure de leur plus beau flamenco. Le chanteur projetait sa voix entre chien et loup, un chant mystique, articulation en grandeur nature du fond de la gorge et de l’âme. Le raffinement d’une guitare andalouse donnait la réplique. Les pétales d’or réfléchissaient le rayonnement de cette dévotion musicale - des passes doubles - petites frappes délicates à quatre mains nues (passa doble) clapotis de la mer ou étaient-ce pour rappeler le fantôme des marins envolés ? La lumière musicale accordée au mythe de la Vierge Marie et à sa beauté vertueuse était aussi empreinte que le linceul de son divin fils et dont les spectateurs ne pouvaient en être que les heureux témoins. Un nouvel entracte était nécessaire, le temps de se remettre de cette Assomption culturelle magique. Enfin Cayo invite le public à descendre dans la terrasse sous terraine, laquelle était totalement vidée de ses sièges. La Dutchess avait préparé l’espace selon le désir du groupe, de manière à jouer assis au milieu de l’assistance. Matthieu Ha avait placé une lampe de poche rougeâtre au-dessus de leur tête dans une ambiance ténébreuse et underground. Et puis peu à peu, à l’aide d’une seconde lampe de poche, une lumière blanche manipulée à la main - se faufilait entre les musiciens - comme un dévoilement d’énergie électrique. L’ombre du percussionniste diego Moscoso était projetée sur le plafond. Les guitares électriques et ethniques se faisaient face. Matthieu Peyraud, Valerian Meunier d’un côté - Joachim bermudez et le joueur de luth Gaspar Vanadois de l’autre. La section rythmique était la ligne médiane d’un cercle musical en combustion et dans lequel Jérémie Mosserey (batteur de Pop Dragon/Belgistan) apportait toute son expérience. Dans le public, il y avait de nouveau le voisin - Valentin Souquet dont le corps et l’esprit étaient pris d’attention par la musique qui sortait sur la terrasse extérieure. La bouche du soupirail lui avait murmuré : « viens un peu ». Au moment où celui-ci arrivait, il découvrait pour la toute première fois la terrasse sous terraine. Il pouvait sentir une saine transpiration alternative, chaude et humide de transcendance. Cela lui rappelait un désir de voyage qui pourrait le ramener sur une oasis, dans une partie reculée du Tchad, "la Guelta d'Archeï" - au milieu des chameaux venus s’abreuver. Passionné d’histoires naturelles Valentin racontait la manière dont ces chevaux du désert ont pu contribuer à l’écho système de la vallée. Les excréments des mammifères dans l’eau produisaient tout d’abord des algues. Ensuite celles-ci allaient produire des poissons et finalement faire naître des crocodiles. Aussi, ces reptiliens ne montraient nulle hostilité vis-à-vis des dromadaires. Bien au contraire, ils étaient comme les spectateurs autours des PHOENICIAN DRIVE -transportés par les airs profanes et reliés - et qui enchantaient la cent vingt quatrième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies sacrées de Cayo Scheyven.
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