UN PEU de souvenirs d’un “Adieu” au cours de la présentation du cinquième volet d’AMARTE d’IGNACIO GALILEA et des performances de MORGANE WADBIED, MOUAD L7A90, NAYA KUU et MES LEVRES au PROJECTION ROOM - lors de la deux cents vingt sixième des MILLE ET UNE TERRASSE. Le “BRUXELLENTISSIME” artiste peintre Ignacio GALILEA (Terrasse N° 71, N°88, N°107) tirait sa révérence à Bruxelles et vers ses amis bruxellois - après plus de douze années de bons et loyaux services, de vie expérimentale intense dans la capitale. A cette occasion, “El artisto” présentait le nouvel et cinquième épisode de son feuilleton "AMARTE" dans la grande et mystérieuse salle de cinéma du PROJECTION ROOM. Un cinéma datant de 1936, appelé à l'époque le cinéma Molière, bâti dans le quartier de la Bascule à Uccle. Nombreuses légendes, ombres et lumières habitaient ce lieu. Fermé au public à partir de 1971, le cinéma avait était occulté entre plusieurs bâtiments mitoyens construits un peu plus tard. La salle avait été ressortie de l’oubli, au début des années 2000 grâce à une équipe d’artistes passionnés. Après des années d’archéologie cadastrale, d'expertises et de négociations financières avec le voisinage, le collectif était parvenu à ses fins. La salle n’était plus accessible comme dans le passé - chaussée de Waterloo - mais via une petite rue perpendiculaire où se trouvait un ancien atelier, espace voisin immédiat, acquis par une famille d'origine polonaise par laquelle les recherches avaient débuté et dont l'un des fils - Benoît Pabis - aura été la cheville ouvrière des investigations de cette grande découverte. C’était désormais par la porte - de ce bâtit à la modeste façade en bois - que les visiteurs pouvaient finalement accéder au cinéma. La salle de projection avait été rénovée petit à petit et présentait un grand plateau scénique d’une douzaine de mètres de hauteur et de largeur. Deux techniciens : Patrick et Benoît Pabis garantissaient la régi technique. Un immense écran amovible avait été construit sur place puis installé à l'avant scène. Au moment de présenter ses films, Igancio Galilea s’effaçait pour donner la place à son personnage intérieur, personnage principal et héros de la série télévisée AMARTE : IVAN NORIA. Celui-ci portait sa fameuse perruque brune, une veste noire blaser couverte de fiente affectueusement appliquée par son inséparable pigeon perché sur son épaule. IGNACIO GALILEA avait recueilli cet oiseau dans la rue durant la grande dictature sanitaire de 2019. Après moultes soins, le pigeon se liera d’amitié avec le peintre, dès lors les deux êtres ne se quitteront plus jamais. Ils cohabiteront ensemble au point que le pigeon intégrera le feuilleton - lors du quatrième épisode et dans lequel nos deux amis Cayo et Matthieu Ha avaient participé. Cet épisode avait été présenté pour la première fois dans leur Centre de beauté culturelle UN PEU, deux années auparavant (Terrasse 71) et la dernière fois, à l'occasion de cette belle et honorable soirée d'adieu au PROJECTION ROOM - en introduction du cinquième épisode. Pour ce cinquième volet intitulé " PARIS ", Ignacio Galilea allait emmener les "téléspectateurs" au cours d’une performance d'YVAN NORIA, donnée dans un lieu alternatif de la capitale française. Seul en scène, YVAN NORIA reprenait à son compte une chanson romantique “MARIA” tiré de la comédie musicale WEST SIDE STORY composée par LEONARD BERNSTEIN en 1961. De plus, à l’heure où le surréalisme fêtait ses 100 ans, Ignacio GALILEA approfondissait sa dimension “sociodélico romantique” à travers son alter ego, héros personnifié d' une solitude érotiquement utopique. Après un échec sentimental avec sa Dulcinea (VANESA) - une transsexuelle qui tombera enceinte d'un énigmatique amant (LASHA TSULADZE) - et suite à l’invitation d’une de ses grandes amies latino-américaine (l’artiste performeuse mexicaine ROCIO BOLIVER) YVAN NORIA devait se résoudre à quitter définitivement Bruxelles et l’Europe pour se rendre au Mexique y réaliser le futur sixième épisode d'AMARTE. Après la superbe musique de générique de fin de CARLOS LOPEZ, l’immense écran était emmené par les deux régisseurs du PROJECTION ROOM. Durant cette opération délicate, Matthieu Ha en profitait pour les accompagner au piano, transformant cette tâche ingrate en une réelle performance. Ensuite Cayo démarrait sa boîte à rythme puis sa guitare électrique et interprétait son émouvante chanson COME WITH ME dont elle fera ce soir là- une dédicace spéciale à IGNACIO GALILEA. La chanson se terminait dix minutes plus tard avec la danse du drapeau d’or menée d'une main de maître par son acolyte Matthieu Ha. La soirée n’était pas terminée pour autant. Dans la buvette du petit atelier, MORGANE WADBIED, accroupie en train de couper des oignons sur le bar, poursuivait par un happening durant lequel la jeune femme allait ingurgiter des immenses rails de sel et de poivre par le nez ainsi que plusieurs comprimés contre l’insomnie. Ensuite elle se saisissait d’un arc et de plusieurs flèches visant une horloge attachée au fond de l’atelier. C’était une façon pour la performeuse de se libérer du temps et d’elle-même. Quelques instants plus tard, les spectateurs pouvaient assister à l'achèvement d'une oeuvre télévisuelle de l’artiste Marocain MOUAD L7A90. Vêtu d’une grande cape noire à capuche, ce dernier présentait une critique envers le la société de consommation et le gaspillage qui en résultait. Ainsi venait il de récupérer des télévisions à écran plat ramassées dans la rue. Il les recyclait ensuite en un tableau lumineux, réalisant des formes abstraites à coups de poignard sur l’écran allumé. Enfin, il achevait le tout à la carabine. Après avoir chargé l'arme de plombs, l'artiste activiste passait le fusil à quelques personnes parmi l’assistance et les invitait à tirer sur l'oeuvre éphémère. Ce "tableau de chasse" se rajoutait à l'exposition de plusieurs peintures, dessins d'artistes gravitant autours d'Ignacio Galilea. Parmi eux il y avait Sophia Rodríguez / Micha Joseah Barratt-Due Goldberg / Naya Kuu / Miguel Oliver / NayNay Dluxx / Ignacio Galilea / Sabine Molenar / Luis Leiva / Mireia Arnella / Arianne Foks. Pour couronner la soirée un concert disco techno punk était donné par la chanteuse bruxelloise DANI COSMIC dans la salle de projection où dansaient les amis d’Ignacio Galilea, c'est à dire ceux de la deux cents vingt sixième des MILLE ET UNE TERRASSE.
Photographies d’Adieu de NAYA KUU et Cayo van Breugel
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