UN PEU de souvenirs métalliques – jour huitième et jour dernier de la tournée RECTO VERSIBLE – pour la cent trente-sixième des MILLE et UNE TERRASSE à Hellemmes Lille. C’était un dimanche très, très très ensoleillé. Le Nord - Haut de la France, était la région la plus chaude de l’hexagone, et pour sûre, l’une des plus chaleureuses. Tant et si bien, lorsque le véhicule de nos trois compagnons arrivait à Lille, le thermomètre avait dépassé les 30 degrés celcius. Emanuelle Niquet-Chatelet – surnommée Manue – amie de très longue date de Matthieu Ha, les avait attendus à son domicile à Fives Lille. Elle était la grande coproductrice, avec son ancien associé – Abouch Aib - des vingt premières éditions du « festival internationale de la soupe ». Artisan d’un grand exode culturel, au cours duquel elle avait grandi parmi plus de quatre-vingt mille adhérents. Elle cédait finalement sa place vingt années plus tard, pour prendre les clés de sa nouvelle société d’évènements culturelles : LA 404. La venue de Mes Lèvres et de Julien Gasc faisait partie de l’un de ses premiers gestes de coordination. L’objet de la tournée RECTO-VERSIBLE était de donner priorités à l’élaboration d’un nouveau réseau de beautés culturelles – entre la Belgique et la France - comprenant les quatre précédentes destinations de cette tournée. Cayo et Matthieu Ha gardaient dans l’esprit de concilier - avec leurs différents partenaires - un cercle vertueux parmi les MILLE et UNE TERRASSE. Ainsi la conductrice de la 404 introduisait une rencontre de Mes Lèvres et Julien Gasc avec la fabrique de Spectacle : - METALU à chahuter - à l’occasion de la FETE DU PRINTEMPS. Deux grosses portes métalliques s’ouvraient pour laisser le passage à la voiture immatriculée en Belgique. Le véhicule s’enfonçait dans une cour extérieure ou -gigantesque terrasse – face aux grandes toitures d’ateliers manufacturiers, dents de scie géantes, dans la mâchoire gigantesque du lion des Flandres. Poésie « manufactorielle » et ses inventivités festives, au milieu de plusieurs centaines de visiteurs. Beaucoup était venu en famille. Des spectacles, des animations pour les enfants avec toute l’ingénierie des spectacles de rue. Cela rappelait les fameuses Kermesses qui avaient tant bercé l’enfance de Matthieu Ha. Pupille de la nation, « le bruxellasien » avait été ensuite adopté à Lille – période de quatorze ans durant laquelle il intégrera la chorale des PETITS CHANTEURS DE LILLE, dont il recevra les rudiments du chant. Aussi, l'ancien directeur administratifs des PCL - Didier Laleu - avait fait le déplacement pour assister au concert de l'ancien PUERI CANTORES. Quand nos trois amis entraient à l’intérieure des ateliers de Metalu, une chorale, comptant près de quarante femmes, résonnait joyeusement, à tue-tête. Leur répertoire était à capella, leur scène avait été soigneusement décorée avec des mobils décoratifs suspendus tels des Lampions en forme de petites maisonnettes installées par les décorateurs de Metalu (Christophe). Les ingénieurs du son pouvaient alors - un peu se reposer - et prendre le temps de fumer une cigarette, boire une bière et de serrer cordialement la main de nos trois acolytes pour leur dire « bonjour ». Puis les choristes laissaient leur place à un groupe de poésie sonore. Trois musiciens électro et un poète qui déclamait furieusement. Une impression d’être dans l’urgence d’un avion en détresse, où le ciel s’assombrissait. La pluie finissait par s’abattre sur la toiture ondulée, pendant que Laure Chailloux présentait dans une petite salle annexe, "le bal des souvenirs" pièce de musique fiction, à l’accordéon audio phonique et violoncelle. Il ne restait plus beaucoup de gens lorsque Julien Gasc arrivait sur scène. C’est avec un sacré panache que le chanteur faisait rayonner ses chansons. Une farandole se formait autours de lui, une couronne de lumière électrique autour de la tête. Une célébration printanière dans l’odeur d’une pluie plus chaude et adoucie. Finalement les gens arrivaient un peu plus nombreux et pour terminer la fin du printemps sur la beauté imaginaire de Mes lèvres. Le baiser était triomphale et le public enflammé. Le drapeau RECTO VERSIBLE, d’or et d'argent, flottait sur Lille, à un moment capital : la cent trente-sixième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies recto versibles de Cayo Scheyven



























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