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Writer's pictureMatthieu Ha

Mille et une Terrasse N° 144 Mes Lèvres Béry dira Duray - Eric Jacques et Céline Cétout

UN PEU de souvenirs d’un 14 Juillet à Bruxelles - nouveaux objets trouvés lors de la cent quarante quatrième des MILLE et UNE TERRASSE. Le boulevard d’Ypres était traversé par un vent virulent et une chaleur suffocante. Matthieu Ha s’imposait une sieste dans sa cabine de sommeil, en cause d' un gros surmenage. Son infatigable partenaire – Cayo - s’est donc chargée seule d’accueillir les artistes wallons avec à sa tête - l’auteur Christian Duray. Une année s’était écoulée depuis sa dernière revue - JAMAIS TROP TOUJOURS PLUS - dans le Centre de beauté culturelle. L’auteur avait été mis en arrêt d’après les prescriptions bienveillantes de son médecin. Depuis le début de l’année 2023, le poète et déclamateur d’un autre temps, n’était plus en mesure d’être le porte-parole de ses écrits. Il avait alors demandé la contribution à la comédienne bruxelloise - Lula Béry - de porter sa voix, et sur laquelle Cayo et Matthieu Ha allaient l’accompagner musicalement avec MES LEVRES. Christian Duray, quant à lui, gardait sa moustache mythique, et brossait dans les oreilles du public - une lecture courte - un de ses textes qui en disait long. La Terrasse sous terraine était dans une quasi obscurité. Matthieu Ha, UN PEU reposé, poursuivait par une suite de « basse » avec son synthétiseur japonais. Cayo le rejoignait à la guitare électrique. A l’opposé de la scène, la porte de la remise s’ouvrait tout doucement. Un rideau lamé or couvrait son ouverture. Un livre tenu par deux mains de femme passait à travers. Au moment de la lecture du premier texte (COURT CIRCUIT), le reste du corps restait caché derrière le rideau. Finalement Lula Béry sortait de la remise et évoluait dans l’obscurité de la terrasse sous terraine, le visage masqué d’un éclat de lumière. Plongée spéléologique aux fins-fond des tripes de l’auteur de Ghislenghein. La lecture du second texte à côté de l’entrée de l’auditorium HD, articulait le piano qui jouait aux dominos avec la guitare. Sonate délicate de maux croisés, harmonica suspendu dans le vertige du lundi de la troisième guerre mondiale. Puis Lula Béry effaçait peu à peu son texte sur les textures de MES LEVRES. Cayo appelait Joan Cruijf dans la terrasse sous terraine, et chantait le numéro 14 un 14 Juillet. Un terrain de foot dans le ciel, à côté des Dieux défunts. Un ange échappé de prison depuis 758 semaines passait le ballon à Matthieu Ha. Les jambes musclées, le chanteur tirait sur le soufflet de son accordéon et ouvrait le score avant la mi-temps:

OBJETS TROUVES 01 - OBJETS PERDUS 00

Petite pause à la buvette sportive, le vent soufflait toujours, et cherchait la bagarre dans la feuille d’or de l’étendard de la survie. Alors Céline Cétout et Eric Jacques rejoignaient la terrasse sous terraine pour en découdre. Était arrivé le TEMPS qui TABBASSE. Tout d’abord, à l’occasion de la sortie de leur disque laser poétique, les deux compères sont parvenus à déjouer les pièges du labyrinthe de la circulation bruxelloise - qui leur avait fait tant défaut l’année précédente. Eric Jacques venait d’engager un chauffeur pour les conduire jusque sur le parking –handicapé- du boulevard d’Ypres. Ensuite ils avaient apporté - de délicieuses cuisses de poulet de façon à se restaurer et éviter tout conflit intestinal. Enfin, la lecture pouvait commencer. En contre-jour, la poète tournaisienne réglait ses comptes avec les démons de son passé. Son cou se rallongeait une nouvelle fois de toutes les outrances. La femme girafe était connaisseuse de la douleur de la beauté. Eric Jacques faisait des danses électroniques dans la solitude de sa partenaire. Sans fautes de frappes, il passait de la sophistication du thérémine à la mémoire d’une machine à écrire. les « BREVES » de comptoir de Céline Cétout, derrière lequel le score affichait :

OBJETS TROUVES 14 - OBJETS PERDUS 00

K.O au 14 ième round, un 14 Juillet 2023, lors de la cent quarante quatrième des MILLE et UNE TERRASSE.

Photographies défilées de Cayo Scheyven et Vivianne Druez.


















































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