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Writer's pictureMatthieu Ha

Mille et une Terrasse N° 157 Julien Tassin & Nico Chkifi - Jean-Philippe & Valentin Feiss

UN PEU de souvenirs - suites à la performance du violoncelliste JEAN PHILIPPE FEISS et du tandem - JULIEN TASSIN/NICO CHKIFI - lors de la Cent cinquante-septième des MILLE et UNE TERRASSE. Dès quatorze heures, Cayo et son acolyte étaient à pied d’œuvre pour leur nouvelle aventure. Mustapha, un des maîtres du THE DE LA PAIX DU QUARTIER, entrait par le N° 5 du boulevard d’Ypres - donnant accès à la buvette sportive. Il revenait de la mosquée après la grande prière du vendredi. Un moment où généralement l’activité du quartier du boulevard d’Ypres et du Chicago se suspend dans un essaim semblable à celui que peuvent former certaines espèces de poisson. Tout s’apaise, tout s’arrête même. Un instant où la paix est irrésistible - un laps de temps – celui d’une prière brève qui se répète depuis plus de mille ans et ne dépassant jamais l’heure. Ce n’était pas un hasard si le thé de la paix du quartier avait lieu autour de ce recueillement et dont les horaires se déterminent par le lever et le coucher du soleil. A dix-neuf heures dix, le soleil se couchait sur le pentagone de Bruxelles et le concert de Jean Philippe Feiss n’avait pas encore commencé. Ici, le début de la performance était déterminée par la présence du public. Une fois l’assistance installée dans la Terrasse intérieure, Jean Philippe Feiss exécutait la suite de Bach - numéro 2 – pour violoncelle seul. Un peu avant l’ère des MILLE et UNE TERRASSE, le musicien, de confession Jazz, avait déjà fait l’exploration de cinq suites de Bach dans le Centre de beauté culturelle. Les N° 01, N°03, N°04, N°05 et N°06. Parmi les six pièces, la deuxième suite n’avait pas encore été présentée - faisant figure de défit tellement celle-ci impose une grande exigence d’exécution. Chaque suite reprend les thèmes de quatre danses anciennes. Sa sonorité, sa souplesse, sa légèreté, sa patience, sa sobriété, son espace - sa solitude même - sont les gardes fous d'un ouvrage écrit il y a quatre cent deux ans. L'archet de l’instrument articulait les enchaînements du prélude, rappelant celui d’une ascension en parapente. Il était moins question d’une cadence lente que d’une plénitude sobre, profondes, émouvantes, acheminée jusqu’à l’acmé de sa vélocité. Le public saluait cette prouesse d’interprétation. Puis Jean Philippe Feiss invitait son fils aîné de dix-sept ans –VALENTIN FEISS. Ensemble ils allaient parcourir une œuvre plus ancienne encore - "TOMBEAU POUR MONSIEUR de SAINTE COLOMBE". Une pièce écrite par MARIN MARAIS pour son maître Monsieur de SAINTE COLOMBE. Comme dans une très belle mise en abyme, les deux concertistes père et fils allaient réincarner la viole de gambe dans la chair de leur violoncelle au cours d’une Magnifique exécution. Les deux musiciens ne pouvaient découvrir leur satisfaction qu'à la fin de leur récital. Le public ovationnait à la fois - la gratitude d'une reconnaissance entre un élève et son maître - comme - la transmission d’une passion entre un père et son fils. La soirée venait de parcourir 500 années en moins de trente minutes. Le programme allait se poursuivre dans la Terrasse sous terraine avec le concert du guitariste JULIEN TASSIN en binôme avec le batteur NICO CHKIFI. Julien Tassin faisait aussi son retour sur la scène du pétale blanc (Terrasse N°19). Là où l’auditoire aurait pu s’attendre à un une musique progressant vers les fétiches déconstructivistes du rock jazz contemporain, le musicien avait convoqué Nico Chkifi pour se recueillir ensemble – face à face - dans une musique beaucoup plus évocatrice. L’approche du batteur contribuait à ne plus donner le tempo mais à prendre davantage ses marques en inscrivant une temporalité non identifiable. Le rock et le jazz se trouvaient hors de leur zone de confort et finalement franchissaient des impressions intenses et mystérieuses. Ces mystères étaient tous élucidées selon les inspirations et les ingénieries du guitariste. Julien Tassin et Nico Chkifi avaient ainsi pu réussir en temps réel, leur poursuite d’un temps perdu –ce- durant cette cent cinquante-septième des MILLE et UNE TERRASSE.

PHOTOGRAPHIES SUIVEUSES de CAYO van Breugel.
























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