UN PEU de souvenirs coopératifs de la tournée des trois lumières et de la cent nonante et unième des MILLE et UNE TERRASSE. Après avoir récupéré la voiture chez Catarina - la nièce de Cayo - nos deux voyageurs retournaient à la BRETELLE, reprendre leurs bagages et saluer FELICIEN LIA une dernière fois avant de partir pour leur prochaine étape. A peine étaient-ils montés à bord de leur véhicule que la pluie s’abattait sur GENEVE. Il pleuvra jusqu’à leur arrivée à LA-CHAUX-DE-FONDS. MES LEVRES se rendaient ensuite dans un bar associatif à côté de l’académie des beaux-arts : LA SOCIETE DE CONSOMMATION. Une buvette avec un vieux poêle au gaz, et un salon littéraire de l’autre côté du couloir. Celui-ci était plutôt une bouquinerie, succédant à celle de leur ancien établissement - L’ENTRE DEUX – un endroit culturel phare de la-Chaux-de-Fonds - fermé sur décision administrative en 2019. Une coopérative s’était alors constituée en ouvrant les portes d'un ancien bistrot fondé jadis par des syndiqués ouvriers dans les années quatre-vingts : LA SOCIETE DE CONSOMMATION. Sa façade était actuellement en rénovation, sous une bâche de construction. La ville venait de connaître l'année précédente une tornade d'une rare violence. NICOLAS, un des responsables du lieu, accueillait les deux musiciens . Il les aidait à sortir leurs bagages de la voiture. Ce dernier leurs avait aussi préparés une bonne soupe aux légumes, accompagnée d' un bon fromage local. En début de soirée le duo allait présenter leur opéra usb devant un petit comité venu pour l’apéritif. Les conditions de jeu étaient excellentes. Aussi, Le duo s'était un peu familiarisé avec LA-CHAUX-DE-FONDS pour y avoir joué à plusieurs reprises les années précédentes. Ils connaissaient quelques amis dont les musiciens NAOMI et le peintre BENJAMIN TENKO (CHIEN MON AMI - Terrasse N°64) . Pendant leur absence, ces derniers avaient laissé les clés de leur nouvel appartement situé à cinq minutes à pied de LA SOCIETE DE CONSOMMATION. Pendant leur journée de repos, alors qu'ils étaient encore dans leur pyjama, en train de fumer une cigarette sur le pas de la porte d'entrée, les deux voyageurs faisaient la connaissance avec un des voisins. Celui-ci tenait un espace au rez-de chaussée. Il s’appelait Bill. D’origine américaine, il était arrivé à la Chaux de fonds dans les années septante. Membre d’une autre coopérative qui avait, par le passé, racheté le bâtiment dans lequel il exerçait actuellement ses activités. Par cette mobilisation le quartier avait pu être épargné des spéculations immobilières au point d'annuler l'implantation d'un hypermarché. Au tout début, le rez de chaussée était une quincaillerie et n'appartenait pas encore à Bill. L'américano helvète investissait ensuite l'ancien magasin en atelier de musique. Il initiait désormais des enfants à des stages de lutherie sauvage. Quant à Benjamin Tenko et Naomi, ils avaient repris le sous-sol depuis peu en y organisant des concerts underground. Leur local s'appelait l’ARAIGNEE. Ainsi pouvait-on-être à LA-CHAUX-de-FONDS, à la fois paisible, alternatif et coopératif telle des abeilles magiques, venant à bout de certains problèmes. Le nom donné à la petite ville, tiré d' un ancien dialecte de la région, se traduisait en français:
- LA CHAUX - “le près”
- DE FONDS - “la fontaine”.
"Le près de la fontaine".
La ville prenait donc sa source d’une fontaine appelée “lA GRANDE FONTAINE”. Nos deux amis décidaient de s'y rendre. De style baroque, elle était le premier monument décoratif de la ville. Construite en 1888, elle avait permis d’amener les eaux à une vingtaine de kilomètres de là. C'était d'une très grande prouesse technologique à l'époque. Bâtie sur trois niveaux, elle présentait sur son point culminant une femme porteuse d'un flambeau. Puis des soleils accrochés sur la colonne centrale. A l’étage suivant, des petits lions bordaient la première petite vasque et crachaient de l'eau jusqu'au second niveau. Leurs jets étaient repris aussitôt par des petits dragons avec le concours de plusieurs poissons placés en dessous. Enfin le pilier central était tenu par des cupidons jouant avec des cornes d’abondance, assis sur des dauphins. Un jeu magnifique et gracieux de faisceaux translucides s’entrecroisaient avec ceux du bassin principal, dans lequel des canalisations avaient été installées à travers la bouche de douze tortues. La présence de ces douze créatures étaient inattendue et semblait un peu anachronique avec la culture de la région. La légende racontait qu’elles avaient été installées pour remplacer douze nymphettes. Celles-ci avait été refusées par le comité de censure de la petite commune. Pour répondre à cet affront le sculpteur aurait alors installé douze tortues. A l’époque, elles symbolisaient chez certains “les dames de petite vertu.” Matthieu Ha en avait une toute autre interprétation. Ces tortues ne symboliseraient-elles pas le temps ? Douze tortues comme - les douze heures de la journée ? Par ailleurs, n'apparaîtraient-elles pas telles DOUZE PIERRES PRECISES, déposées en offrande au bas de la colonne vertébrale de la ville horlogère. Ainsi l'éclat de "LA LUMIERE DU TEMPS" recommencerait son cycle jusqu'au sommet où resplendit la porteuse de flambeau. Détenteurs du secret de la bague de - la tortue vicieuse d’un homme chaste - Matthieu Ha et cayo présentaient alors leur main gauche pour une photo de famille - sous une pluie fine, devant la Grande Fontaine devenue en un instant celle de la cent nonante et unième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies coopérées par Cayo van Breugel et Matthieu Ha
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