UN PEU de souvenirs de NÂR, WANARRIT PONGPRAYOON et CLEMENT NOURRY, dernière édition du FESTIVAL UN PEU P’ETE lors de la deux cents deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE. Soirée internationale qui aurait pu également s’intituler : LES TROIS “B” : -(B)eyrouth ---- NÂR -(B)angkok ---- WANARRIT PONGPRAYOON -(B)ruxelles --- Clément Nourry.
Cet itinéraire électro en trois étapes mettait en apparence trois écritures très affirmées. Tout d’abord, Celle du “bruxellent” Clément Nourry qui ouvrait les festivités dans la lumière diurne de la terrasse intérieure. Ce dernier débutait par une boucle musicale proche d’une berceuse affectueuse ou d’un air de bienvenue. Seulement, à l'instant où ses mains approchaient les cordes de sa guitare, l’électricité de ses doigts ne pouvait contenir les relents des névroses universelles de son temps. La majorité des morceaux proposés le faisait progresser - d'un sentier guitaristiquement étroit jusqu’à s’acheminer vers des amplitudes beaucoup plus éclatées. D’autres parties musicales accumulaient les effets de ses pédales et les mille pattes sonores qui en découlaient. D’autre part, le guitariste était en mesure de trouver refuge au cours d’un instant mélodieux avec le public. Sa communion rendait possible le moindre soulagement. A la sortie de ces abîmes musicaux, Cayo prenait le guitariste en photo. Ensuite le public se dirigeait dans la terrasse sous terraine retrouver le musicien thaï WANARRIT PONGPRAYOON alias Pok. Venu de Bangkok, l’artiste thaï faisait son retour, deux ans après son concert avec STYLISH NONSENSE en compagnie de son compère de toujours JUNE KALAMBAHATI (Terrasse 67) absent cette fois-ci. Après une tournée européenne en solitaire de plusieurs semaines, WANARRIT PONGPRAYOON venait dans le Centre de beauté culturelle offrir aux bruxellois une prodigieuse fleur musicalement sauvage. Matthieu Ha lui avait installé le pétale PASSIONEMENT sur lequel allait apparaître une entaille de lueur bleue. Celle-ci était verticale, et venait du projecteur vidéo installé dans le régi technique. Ensuite au gré des pulsations sonores et électro du musicien, la ligne bleue venait à éclore et se multipliait à travers le prisme d’un rubis en plastique. Lorsque WANARRIT PONGPRAYOON lançait des fulgurances sonores, l'ambiance bleutée se doublait d’éclairs furtifs blancs. Furtive, sa musique endiablée l’était. D’une force martiale dissimulée, la stylistique du musicien ouvrait une nouvelle confrontation sensuelle entre la plastique singulière de ses sonorités bien étrange et son petit mélodica acoustique plastifié. WANARRIT PONGPRAYOON plaçait finalement la musique - "vainqueresse" - autant que le sourire des danses fractales de “la cité des anges” pouvait l’emporter sur les incertitudes. Le Thaï saluait affectueusement l’auditoire à la fin de sa performance et rejoignait la buvette sportive puis commandait à Filip Keunen une bonne triple WESTMALLE. Filip Keunen était débordé et faisait appel à Matthieu Ha pour préparer des croque-monsieur. En moins de dix minutes plus de dix croque-monsieur avaient étaient commandés. Cela pouvait indiquer un haut degré d’intensité durant cette soirée. Le public redescendait retrouver NÂR, deux ans après sa dernière visite (Terrasse 33), dans la pénombre de la terrasse sous terraine, pour un troisième acte métaphysique. Sous le pétale d’ombre UN PEU, l’artiste libanaise, éclairée par la lumière noire, vêtue d’une inhabituelle chemise blanche, - avait l’éclat d’une étoile. Elle était revenue équipée de sa vieille horloge. La pendule ne semblait pas vouloir indiquer l’heure d’hiver d’il y avait deux ans mais plutôt “l’heure P’été” de 2024. L’ancienne bruxelloise venait donc de remonter ses aiguilles, orientées et proches de ses inconscients microphoniques. Elle démarrait le carillon de son âme, faisait entrer tous les esprits de sa voix. Une farandole où - fantômes, valkyries, fées, prêtresse, esprits se mettaient à tournoyer sur la soie de ses sons de synthèse. Parmi eux un djin en profitait pour leur fausser compagnie et dérobait le drapeau d’or sur la terrasse extérieure. La musique continuait sans crier gare, les sub basse avaient la puissance d’une tornade, ses poèmes prenaient feu, son concert était un incendie dans lequel, sans se consumer, NÂR évoluait au milieu de ses propres flammes. Sa chemise gardait sa blancheur écarlate, aucune poussière de cendre ou de suie ne pouvait étouffer son visage immaculé. Une performance sur brûlis - d’assainissement - donnait une nouvelle vie lors de la fin de saison culturelle d’UN PEU. C’était d’une beauté orientalement proche de la deux cents deuxième des MILLE et UNE TERRASSE.
PHOTOGRAPHIEs trilogiques de CAYO van BREUGEL
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