UN PEU de souvenirs et de paradoxes lors de la trente neuvième des MILLE ET UNE TERRASSE. Le Centre de Beauté Culturelle accueillait le duo PETROLE. Un duo bruxellois, composé du batteur Théo Lanau et du guitariste Benjamin Sauzereau pour donner un concert exactement au moment où le prix du carburant est en train de s’enflammer à des prix records (2 euros cinquante en Hollande). Au même moment aussi, où il est désigné comme néfaste pour les uns et indispensable pour les mêmes. Depuis bien longtemps déjà, le pétrole est devenu une matière mondialement connue et variablement utile pour les premières mémoires physiques des sociétés du son. La société musicale contemporaine en a utilisé une quantité considérable pour reproduire des disques lasers, vinyls et K7. Paradoxalement, le duo PETROLE n’en a pas du tout fait l’usage. Aucune discographie - les concernant directement - ne se trouvait sur la table de la Micro boutique. Le public devait donc se résoudre à se rendre à leur concert dans l’auditorium de la terrasse sous-terraine. Accueilli à l’entrée par Cayo, il descendait par l’escalier rouge du couloir intermédiaire et dont les murs blancs présentent une exposition permanente du tableau grand format et d’un triptyque où le visiteur peut toujours admirer les « Alpes flamandes » de Marc Rilliet. Après que les spectateurs se soient bien installés dans les fauteuils de l’auditorium, Matthieu Ha leurs présentait la scénographie de la vidéo qu’il avait choisie de projeter durant la performance des deux artistes : Une bougie placée à côté d’un speaker basse. Une main apparaissait pour moduler un appareil qui amplifiait le son du speaker. Le volume créait alors un souffle propulsé par les mouvements de la membrane de l’écouteur. Ainsi la flamme retransmettait, par ses mouvements agités, le vibration du son. Grâce à la projection vidéo, la mèche lumineuse faisait 30 centimètres de hauteur pour 10 centimètres de large à sa base. Elle brillait derrière les deux musiciens à l’ouvrage sur la scène, sous le pétale d’ombre « UN PEU ». Le guitariste Benjamin Sauzereau proposait, à l’aide de sa guitare électrique et de quelques pédales d’écho, des ballades lentes et crépusculaires à travers des paysages d’harmonies latino rock. Le jeu à la batterie de Théo Lanau était d’une soigneuse ingéniérie acoustique et musicale. Du bout de ses baguettes interchangeables et de ses quelques cloches posées à loisir sur les peaux de ses toms, il conduisait alors son instrument vers de savantes ruptures rythmiques. Il était à même, de rattraper, l’indicible profondeur de la guitare, avec les mêmes nuances, la même part d’ombre et de lumière. Un duo équilibré et raffiné dont chaque spectateur en a fait le « plein essentiel ». Et puis Benjamin Sauzereau se metait à expliquer une théorie personnelle sur le PARADOXE DE LA TORTUE. Elle lui permettait de faire patienter l’auditoire de leur ultime morceau. En résumé le PARADOXE DE LA TORTUE maintient le fait que l’athlète jamaicain et recordman du 100m en 2008 à Pékin- Usein Bolt - aussi rapide qu’il fût, n’aurait été en mesure de rattraper la tortue sur un cent mètres. En admettant par principe, que la tortue, par sa longévité de vie, soit généralement un être en avance sur son temps… Ainsi s’accomplissait le récit de la trente neuvième des MILLE ET UNE TERRASSE - UN PEU avant l’heure de l’ouverture de la première fleur du printemps…
Shot by Cayo Scheyven
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