UN PEU de souvenirs intemporels de la quatre-vingt-sixième des MILLE et UNE TERRASSE avec MES LEVRES remontant l’ARBRHORLOGERIE par leurs bouches. Nous retrouvons Cayo et Matthieu Ha pour « la Messe » des Divagations. Proposée par Franck Limonier au GRAND HOSPICE ( à deux pas du boulevard d’Ypres). Le duo se présente sur une ligne jaune, à l’intersection d’un diptyque en deux dimensions. La première dimension est une vue sur le jardin. La seconde, le couloir des pas perdus du grand hospice. Il va se jouer une œuvre patiente de vingt-cinq minutes. Tout d’abord Cayo, à la guitare, donne le départ comme une première note ou un premier grain de sable qui descendrait lentement à travers son sablier. Pendant ce temps, Matthieu Ha, marche avec précaution en suivant la ligne jaune. Il fait quelques pauses et répond vocalement par la même note courte. A soixante mètres de la note de départ, il y a la fin de la ligne jaune où le maître du temps monte sur sa chaise haute. Son éloignement réduit son corps et sa grande chaise, ne dépassant pas la taille de l’aiguille d’une montre. Les deux chanteurs continuent imperturbables à s’échanger la note minimaliste durant plusieurs minutes. Puis Cayo fait évoluer lentement l’environnement de la note unique, vers des « notes sœurs ». Matthieu Ha répond avec ses notes immuables tout en faisant évoluer son jeu à l’accordéon par un contrepoint impressionniste. Le temps qui passe et les voûtes des pas perdus amplifient au fur et à mesure la relation quasi téléphonique entre les deux personnages. A 20 minutes de jeu- le Maître du temps met de côté sa première note pour une seconde plus solennelle. Puis sa partenaire provoque un son ténébreux par le roulement de son micro sur le carrelage. A 23 minutes de jeu - Le Maître du temps redescend de sa chaise, traîne son accordéon de manière bruitiste sur le sol et en douceur. Enfin l’homme s’empare de son drapeau d’or en l’agitant habilement tout en restant sur la ligne jaune. A vingt- cinq minutes piles, la performance arrive à son terme après que le drapeau se soit enroulé sur lui-même. Une entracte est proposée par Franck Limonier puis le public entre dans la chapelle pour un concert en deux parties de l’ensemble à vent - LA NUEE. A l’occasion de la sortie de l’album de la saxophoniste Audrey Lauro. L’artiste présente une performance composée in situ au terme d’une résidence au grand hospice. Pour ce grand dénouement, la saxophoniste commence seule au centre de la pièce, le public l’entoure, encerclé lui-même par le reste de l’ensemble des musiciens (Johannes Elimermacher, Frans Van Isacker Sylvain Debaisieux Hanne De Backer et un invité violoncelliste). Ces derniers Créent des nuées de vents, de goutes et de voix intériorisées. La coupole de la chapelle reçoit leurs ondes et fait réverbérer cet instant sonore naturel et fantastique tel Un vol musical « SOUS UN CIEL D’ECAILLE » et à proximité de la quatre-vingt-sixième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies de Cayo Scheyven et Grégoire Motte.
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