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Mille et une Terrasse N° 48 Jamais Trop Toujours Plus

UN PEU de souvenirs de la quarante huitième des MILLE ET UNE TERRASSE. Le Centre de beauté Culturelle réunissait un cercle de poètes venus de différents coins du royaume afin de présenter une entrevue littéraire : JAMAIS TROP TOUJOURS PLUS. Titre d’un livre édité à cent exemplaires (réalisé par Azimute - Cécile Gantois, Thuin). Cet ouvrage retrace toute une période artistique et littéraire qu’aura traversée son principal acteur et auteur : Christian Duray. Poète de Gislenghien. Réputé comme un auteur frondeur et témoin des encombrements de la belgitude des années nonantes à nos jours. Il vit dans l’épicentre du blues belge, au confluent des raz de marais du petit cours d’eau la Haine et du ras-le-bol des travailleurs des forges de Clabecq. Il a sauvé des livres et des disques de l’oubli en les faisant circuler à partir d’un bus afin de créer une médiathèque ambulante : LE DISCOBUS. Il a ainsi pu donner accès à la culture documentaliste dans les lieux et villages reculés de sa région natale du Hainaut. Il animera quelques cercles et sites de poésie dont « LE BEUGLANT » ou encore « littérature féroce » et durant lequel Matthieu Ha avait été le membre musicien aux côtés des auteurs telle que Laurence Vielle, Daniel Hélin, Philippe Saenen, Dominique Massot et Vincent Ptholomé (2002). Christian Duray est devenu au fil des années un personnage culte et cultivé. Sa moustache épaisse est celle que portaient les Grognards de la grande armée napoléonienne. Elles leurs servaient, tout comme pour les chats, de radar. C’est en homme avisé et infatigable qu’il est venu à Bruxelles présenter les « Vox clamentis » sa nouvelle revue poético-performative, en compagnie de nouvelles recrues composées du duo performer Benoît Piret et le musicien Baudouin Le clercq. Ainsi que l’artiste René des Flammes alias Eric Jacques en binôme avec l’écrivaine Céline Cétout Zaïri Heinz. Le drapeau d’or flottait à nouveau et trouvait un passage avec le vent pour se faufiler entre les branches feuillues de l’arbre qui borde la terrasse extérieure. UN PEU plus bas mais jamais trop, dans la terrasse sous-terraine, Cayo et Matthieu Ha accueillaient les spectateurs en jouant de la musique. Cayo était à la guitare et à la voix quand Matthieu Ha était au piano et au synthétiseur. Dès que toutes les personnes s’étaient installées, Christian Duray commençait alors à lire un premier texte dans lequel était rapporté le discours de 1856 du chef indien SEATTLE face à un représentant du gouvernement américain. Un témoignage manifeste pour l’éveil de l’homme moderne devant la nature. A la lecture, la voix du poète faisait vibrer le moindre clapotis des rivières, la dernière bataille des prairies, la force sous les sabots du bison, la dignité d’un homme total et abouti, et au mépris de l’homme totalitaire et auto destructeur. C’était comme la justesse ancestrale du courage face à l’invisible injustice des lâches ou était-ce encore l’un des derniers duels à mort entre l’esprit et la raison ? La machine était là, on pouvait la voir essoufflée, autant que l’empreinte de ses pas en haut d’un terril de Charleroi et capturées dans la caméra du smartphone du « fils Duray ». La vidéo montrera le vainqueur de cette bataille des prairies sans le désigner - laissant le doute pour la raison et la beauté pour l’esprit… Dans le hors champs de l’image Matthieu Ha finissait le discours du chef indien par une lamentation mélodique et empathique, sur la pointe de ses pieds aigues et sur les cordes électriques et glissantes de Cayo. A la fin de cette première lecture, Le père Duray passait la main, Van Twolips poursuivaient leur accompagnement musical sur une intervention de Strike, debout sur ses béquilles avec les feuilles de ses textes tenues dans l’une de ses mains. Il passait du terril de Charleroi à un de ceux qui se trouvait au Katanga : Ville souvenirs de son enfance africaine. Enfin, il finissait par la lecture dun deuxième texte, une transmission écrite par le défunt Marc Lambotte UN PEU avant qu’il ne disparaisse. Après la pause, Christian Duray présentait le deuxième volet des Vox Clamentis : DES BOUTEILLES JETEES A LA TERRE Une performance de Baudouin Piret et soutenue à la musique électronique par Baudouin Le Clercq. Une musique d’action ouvrait la performance. Baudoin Le Clercq était illuminé par les trois ordinateurs de contrôle de ses programmes électro. L’ombre du verre d’une bouteille était projetée sur le mur du piano angélique à l’aide d’une petite lampe led que tenait dans ses mains Matthieu Ha. Après quelques instants Baudouin Piret rejoint la table noire de conférence sur laquelle était posée la bouteille de verre blanc. La lampe black light se mettait en marche, elle marquait l’éclat d’une feuille blanche et vierge. L’artiste faisait appel à l’assistance d’une personne du public pour l’inviter à écrire un message sur la feuille de papier(voir photo). Cette personne était la chanteuse auteur-compositrice Marie Laure Béraud. Elle était attablée dans un pull-over clair entre l’ombre de la lampe led et la lumière bleue du black light. Après avoir terminé d’écrire son message, Baudouin Piret tournait la feuille vers Matthieu Ha qui aussitôt se mettait à déchiffrer à voix haute le message emmêlé dans l’écriture de l’écrivaine de passage. Ensuite le performer-artiste poursuivait son opération. Il enroulait le message afin de le glisser dans la bouteille, il rajoutait quelques centilitres d’un liquide rose saumon fluorescent . Enfin il remplissait l’entièreté de l’espace vide de la bouteille d’un litre, d’une mousse blanche. Celle-ci finira par déborder au-delà du goulot et jusque sur la table. Lorsque la mousse avait fini de se mouvoir elle se durcissait. La bouteille et son émulsion figée allait être finalement déposée sur le meuble d’exposition du Centre de beauté Culturelle, parmi d’autres bouteilles jetées à la Terre. Et puis le programme recommençait de plus belle. Christian Duray présentait le troisième volet de la saga poétique des Vox Clamentis. Un dernier duo qui voyait réunis l’écrivaine Céline Cétout de Tournai et l’artiste liégeois Eric Jacques au theremine. En réalité la performance avait déjà débuté quelques heures plutôt dans l’après-midi. Au moment où les deux compères étaient prisonniers dans les embouteillages bruxellois. Ne connaissant pas la ville et les astuces urbaines pour les quatre roues, l’écrivaine Céline Cétout décidait de quitter le véhicule pour aller à pieds chercher UN PEU d’aide. Elle arrivait dans le Centre de beauté culturelle juste au moment où cayo comptait partir faire des courses. Les deux femmes courraient en urgence rejoindre la voiture et dans laquelle elles retrouvaient Eric jacques comme tétanisé devant son volant. Le stresse de la circulation bruxelloise l’avait totalement surmené. Cayo prenait alors le volant et se faufilait à la bruxelloise pour emmener en quelques minutes, les deux passagers sains et saufs devant la caravane. Sur scène Eric Jacques trouvait plus facilement sa route. Ses bras étaient flottants au-dessus de son théremine. Il suivait la voix de Céline Cétout. Elle fonctionnait sans se troubler, patiente et très mesurée - à la manière d’Un GPS poétique... Dans la littérature Céline Cétout rassemble le décalage de la femme girafe et les mensonges de l’âme mis à fleur de peau. La performance se terminait dans un groove organique proposé par Eric jacques et sur lequel Céline Cétout profitait pour un finish à l u-percute de ses rimes rythmiques et poser ses poings d’interrogatoire avec style, tact et une douceur pour l’appât. La quarante huitième des Mille et une Terrasse se terminait par le décrochage de l’écharpe qui était sur le mur central de la terrasse intérieure durant toute la revue. Le tricot présentait Des dessins: une trompette, une voiture et une citation au verso. Ce délicat et bel ouvrage avait été tricoté par l’épouse éternelle de Christian Duray : Viviane.

Photographies Cayo Scheyven
































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