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Mille et une Terrasse N° 63 Seijiro Murayama & van Twolips

UN PEU de souvenirs sauvegardés lors de la soixante troisième des MILLE ET UNE TERRASSE. Le batteur japonais Seijiro Murayama faisait son retour dans le Centre de Beauté Culturelle. L’artiste devait donner un stage d’improvisation initialement prévu au Zonekloper. Ce nouvel espace à l’intérieur duquel van Twolips venaient récemment de donner un de leurs derniers concerts, avait été touché par un incendie criminel. Par miracle, l’artiste résident Peter Jacquemyn était resté éveillé durant la nuit de l’incendie. Il avait senti l’odeur du feu et avait pu sauver juste à temps, les migrants éthiopiens des flammes. Après cette terrible et troublante péripétie, le Centre de Beauté Culturelle offrait donc une alternative pour donner lieu et place au workshop de Monsieur Murayama. Le work shop allait durer trois jours dont un consacré à un compte rendu en public. Il y avait parmi les stagiaires : le contrebassiste Mattia Massolini et ses deux compères : le batteur Andrès Navarro et Marcello Giannandrea au basson. Une accordéoniste qui n’avait jamais joué de cet instrument, un saxophoniste ainsi qu’une chanteuse étaient de la partie. Leur performance consistait à développer un jeu exécuté « à l’économie » pour chacun des musiciens. De manière à donner la place à une plus grande gamme de sonorités et de scénarios possibles. La contrebasse fonctionnait par petites touches aigues tandis que ses partenaires répondaient dans la même intensité. Le maître japonais était assis au milieu de ses initiés, les bras croisés, les yeux et la bouche fermés. Son immobilité était très directive, son silence était d’une très belle autorité. Sa concentration, quasiment similaire à celle employée dans les arts martiaux. Il lui arrivait de projeter très discrètement des sons de sa bouche. La caisse claire de sa batterie sera à peine utilisée. Le public retiendra le dernier son lumineux de sa cymbale dont le maître allait faire surgir une sonorité inconnue, arrivant telle une résonance magique inattendue - il est le seul à en connaître le secret. Après cette première partie, Cayo et Matthieu Ha arrivaient ensuite sur scène pour leur concert. Au dernier morceau de leur répertoire, ils invitaient le batteur japonais à improviser sur leur pièce mythique : ZWARTEN TULPEN. Matthieu Ha était au piano et à la voix, Cayo à l’harmonica et au chant/texte en néerlandais et Seijiro Murayama à la caisse claire. Cette fois-ci le nippon avait fait un plus grand usage de son instrument, tout en restant sur son principe d’économie du son. Ses coups de baguettes ponctuaient comme des points virgules, le dialogue entre les deux chanteurs. Il y avait aucun rythme, aucune hésitation aussi. Il apportait un accompagnement parcimonieux, épuré, habile sans montrer la moindre hésitation. La voix hollandaise de Cayo était en velours quand celle de Matthieu Ha était en cristal. Le public finissait par applaudir chaleureusement les trois artistes à la fin de ce magnifique morceau. Ainsi se terminait la soixante–troisième des MILLE et UNE TERRASSE.

Photographies de Cayo Scheyven






















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