UN PEU de souvenirs loyaux d’une sincère amitié transalpine entre
Marco Giongrandi et son homologue italien Radio Trapani lors de la
nonante-quatrième des MILLE et UNE TERRASSE. Ce dernier avait
contacté le Centre de Beauté Culturelle pour y venir prester un
concert. Résident à Amsterdam en Hollande et parfait inconnu dans le
royaume, il proposait donc une première partie avec un artiste local
Bruxellois : Marco Giongrandi. Celui-ci avait déjà une bonne
réputation dans le milieu du jazz de la capitale. Il était venu UN
PEU par le passé pour donner un concert avec ANK durant le festival
Francofaune. La proposition de son ancien partenaire de jeu - Dario
Trapani, venait à point nommé. Elle lui donnait l’occasion de
présenter à son public, un tout nouveau répertoire et dont il allait
prêter sa voix pour la toute première fois. Soutenu par trois autres
musiciens : Hendrik Lasure, Casper Van De Velde et Soet Kempeneer, la nature de sa nouvelle musique allait préférer un tissus vocal
simple, appliqué et légèrement en repli, derrière une très belle
confection d’arrangements musicaux. Son principe de jeu n’avait rien
à voir avec son jazz natal, le compositeur allait tout de même user des formules savantes de son érudition musicale, de manière à augmenter l’appât mélodique, souvent modeste, dans la musique Folk. Le concert était équilibré, et soignée. Elle demandait la bonne couleur et le bon volume, à la façon de l’eau des aquarelles anglaises lors d’un instant peint à la William Turner. Au moment de l’entracte, Matthieu Ha leur servait une soupe intitulée : LA SOUPE MAGIQUE. Une potion faite aux choux fleurs et très appréciable, autant par la beauté de sa présentation méticuleuse que par le souci du détail de ses agréments (coriandre fraîche, gouttes de citron, un oeuf dur, un tapis de pâtes rassasiantes et une couronne de croque-monsieur). Aussi Vincent Patigny, le président de la buvette sportive était venu rendre visite à ses camarades dont Yacine, lequel trinquait avec lui, un bon wiskhy derrière le bar. Cayo faisait ensuite l’appel pour le deuxième concert en compagnie, cette fois-ci, de RADIO TRAPANI. Comme son ami, le musicien allait aussi se transformer. Travestissant son terreau jazz vers un parquet de bal imaginaire de Dance musique. Pourtant l’artiste n’allait pas se reposer sur les lauriers de ce genre efficacement populaire. Il tenait à jouer sur une guitare électrique singulière et collector. L’instrument avait été construit pour la coupe du monde d’Afrique du Sud en 2010. Ainsi, le corps prenait la forme d’un ballon de football et dont la rondeur pouvait se confondre avec celle du banjo. Le manche faisait apparaître une jambe au bout duquel un soulier illustrait la tête de la guitare. Enfin, les clefs représentaient les crampons de la chaussure de sport. Aussi RADIO TRAPANI était venu en compagnie de sa bien-aimée, devenue au cours de la performance sa supportrice, assise sur le canapé des « Ultra ». LE concert commençait déjà par une feinte de jeu, le musicien Dance proposait une chanson solitaire, la voix feutrée et câline. Avec sa guitare, sans effet de manche ni boîte à rythme et plus éloignée qu’un slow, il poursuivait par un deuxième titre qui prenait les mêmes repaires. Finalement un accompagnement beaucoup plus sophistiqué viendra illuminer sa performance devenue un match avec lui-même. Il créait des animations virtuoses avec sa guitare de football, comme s’il était question de dribler les handicapes par le geste véloce d’un art sexy… Dehors, la grande roue faisait de nouveau son retour. Ses ampoules rouges ainsi que les ampoules clignotantes, installées sous le jeu d’échec transparent de la buvette sportive, éclairaient plusieurs parties fortement disputées, et enjolivaient avec grâce la nonante-quatrième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies de Cayo Scheyven
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