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Mille et une Terrasse N° 98 Julien Gasc, Escape-ism & Mes Lèvres

UN PEU de souvenirs d’une nouvelle conjugaison entre le Pays basque et le Pays-Bas du boulevard d’Ypres, lors de la nonante septième des MILLE et UNE TERRASSE - avec JULIEN GASC, ESCAPE-ISM et MES LEVRES. Tout d’abord, en début d’après-midi, Cayo est allée chercher une personne élégante d’une cinquantaine d’années, dont l’allure est un mélange naturel de dandysme et de rock’n roll. Voici l’artiste écrivain et rockeur américain : Escape-ISM. C’est par l’intermédiaire de la chanteuse RITA BRAGA( MILLE et UNE TERRASSE N° 80) que cet artiste a été introduit. Sa silhouette est très distincte du reste des badauds qui circulent en tous sens dans le hall de la gare du Midi. Il se laisse emmener par la Dutchesse à bord du tramway 51 jusqu’à la station Marguerite Duras, dans le quartier Chicago et pose enfin ses valises à roulettes dans le Centre de Beauté Culturelle. Il restait encore du thé de la paix du quartier préparé la veille par Yassine. Il en buvait quelques gorgées avant de déguster un bon plat de pâtes cuisinées par Matthieu Ha. Il s’écriait alors « hooo my god ! it’s the best dish i've ever had in Belgium !!! ». Ensuite il suivait Cayo dans l’auditorium de la Terrasse sous-Terraine pour préparer son concert. Aussi, son hôte lui avait préparé un bon lit dans la cabine de sommeil pour une sieste bien méritée. Installée au niveau de la mezzanine, réalisée à la manière d’une couchette de voyage, la cabine de sommeil plonge la personne venue se reposer dans une impression de cocon. C’est une literie réfléchie par Matthieu Ha, de manière à réparer, soigner et reposer un souffrant. Deux anges et une tortue empaillée accompagnent le dormeur. Il y a un rideau qui ferme le lit sur l’extérieure. Pendant que l’américain était allongé, une voiture, immatriculée en France, stationnait devant la caravane. C’est le mini bus tour de Julien Gasc et son groupe venus tout droit du Béarn. Le musicien portait le béret traditionnel de sa région. Son couvre-chef avait été réalisé en laine blanche. Il en avait apporté un second, noir teinté, pour l’offrir à Matthieu Ha. L’ancien résident Bruxellois, avait habité le boulevard voisin du boulevard d’Ypres, il y a trois ans, au moment où il s’était exilé de l’industrie musicale. A cette époque, il rendait régulièrement visite à Cayo et Matthieu Ha. Il lui arrivait de rester toute une après-midi sur le piano angélique de l’auditorium HD - le dimanche - et jouer ses dernières créations. Finalement il choisira en 2020, l’auditorium HD du Centre de Beauté Culturelle pour faire la sortie en première mondiale, de l’album : APPEL DE LA FORET en compagnie de huit musiciens. Ensuite, il prendra ses valises et ses synthétiseurs pour un retour aux sources mais reviendra quelques mois plus tard en 2021, dans la capitale, invité pour l’émission ANTENNES BRANCHES. Il y avait présenté deux morceaux de son nouveau futur album. Les textes de ses chansons avaient été écrits à la manière d’un CUT UP, (procédé d’écriture du poète américain William Burroughs - texte reconstitué à partir de coupures de phrases issues de différents livres). Depuis cette émission mémorable l’artiste a regroupé ces deux chansons à d’autres, pour l’élaboration d’un nouvel opus : RE EFF et dont les vinyles et tee shirts venaient d’être posés sur la table de « merchandensing » de la Terrasse Intérieure. Le public était nombreux. Lorsqu’ Escape-ism sortait de sa sieste, il découvrait la terrasse intérieure noire de monde. Clément Delhomme, Manon Laigle et Alex Guillaume prétaient main forte à la buvette sportive pour servir septante personnes quand Cayo et Matthieu Ha ouvraient alors la soirée dans la Terrasse sous terraine avec leur duo MES LEVRES. Ils présentaient l’une de leurs pièces maîtresses : Pollen de la forêt - dédiée à Julien Gasc. Une partie du public était très excitée de découvrir la nouvelle guitare de Cayo. La performance avait duré une vingtaine de minutes et parcourait les différents tableaux de l’oeuvre. Cayo reliait sa voix aux cordes de sa nouvelle guitare. C’était comme si l’instrument disposait de lianes harmoniques avec lesquelles la Dutchess pouvait s’élancer en douceur à la façon d’une fée de la jungle. Matthieu Ha sortait les orgues de son accordéon. La lumière de sa voix transperçait la luxuriance d’une forêt vierge imaginée au cours d’une narration pleine de rebondissements. La soirée démarrait fort et ne pouvait pas mieux commencer. Sans entracte, les deux hôtes quittaient la scène quand Escape-ism entrait à son tour sur scène. Matthieu Ha avait interviewé une personne du public au sujet de l’artiste américain. Le spectateur était un fan inconditionnel de l’artiste. Il l’avait découvert auparavant sous une autre appellation : IAN F SVENONIUS. Auteur de proses politiques, cela avait valu au trublion, d’être fiché par le FBI. Sur scène, il était le punk poète rebel sans peur et sans reproche. L’aficionado le comparait au fils caché de Diamanda Galas et James Brown. Escape-ism portait un magnifique complet gris satiné. Il jouait de sa guitare en tenant dans sa main son micro voix, élégamment profilé et vintage. Cette prise lui permettait de pénétrer l’auditoire, aiguisé comme une baïonnette électrique. Il y avait chez l’artiste une authentique posture de rockeur d’assaut. Cela pouvait rappeler l’hyperactivité d’un Mick Jagger avec la chevelure indéterminée de LOU REED. Après une bonne heure de jeu, le public lui faisait une très belle ovation. A l’entracte l’écrivain se changeait une nouvelle fois et faisait le choix de porter un superbe costume noir foncé. Une cravate détachée libérait le col de sa chemise blanche. Il prenait un verre à la buvette sportive avant de descendre assister comme spectateur à la troisième partie de la soirée. Julien Gasc prenait donc place avec son groupe dans l’auditorium HD de la Terrasse sous terraine. Il était entouré de son batteur et vieil ami : Cédric Monzali. Il avait sollicité les services d’un pianiste parisien : LEOPOLD COLLARD, d’un bassiste électrique Jerémie Orselle et enfin de la choriste et fille d’un ancien membre de STEREO Lab : LIVVI O’Hagan. Cette dernière avait dû apprendre toutes les chansons de Julien Gasc. L’auteur compositeur avait fait preuve d’une très belle inspiration pour l’écriture mélodique et savante de ses chansons. A la fois lumineux et jazzy, le répertoire n’en paraissait pas moins abordable, chaleureux et de variété. Julien Gasc, en chemise blanche, fait partie de ces rares artistes pour qui la scène de l’auditorium HD est un trampoline sur lequel il est aisé de sautiller, de rebondir ou de se tenir en équilibre debout, entre le pétale d’ombre en papier UN PEU et sur la batterie éclairée de Cédric Monzali. La Terrasse sous terraine est résolument devenue sa salle de jeu et le théâtre de ses triomphe sur lui-même. Inextinguible, la représentation aurait pu durer des heures, des jours, des années mais les musiciens repartaient aussitôt à bord de leur véhicule sur la route de REIMS en France afin de donner un concert le lendemain. Escape-ism quant à lui repartait plus tranquillement le lendemain matin. Matthieu Ha l’accompagnait en pyjama jusqu’à l’arrêt de tram - Marguerite Duras avant de rejoindre la gare du Midi et de prendre un train à grande vitesse pour Londres. Ainsi se terminait la nonante septième des MILLE ET UNE TERRASSE.

Photographies de Cayo Scheyven, Roger Baker and Michael Mahoney
















































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