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Mille et Une Terrasse N° 204 PAUSE UN PEU with Giovanni Di Domenico & Cayo van Breugel

UN PEU de souvenirs inoubliables de GIOVANNI DI DOMENICO ET CAYO van BREUGEL au moment de prendre encore une PAUSE UN PEU, pendant la deux cents quatrième des MILLE ET UNE TERRASSE. Depuis les premières secondes du mois d’Août, Un énorme amas de nuages pluvieux, parti de l’Ecosse, écoulait son lot d’averses sur l’entièreté du royaume. Bruxelles n’en était pas exempt. L’air était chaud, la pluie verticale. Des bombardements lointains d’un orage sombre et autoritaire ne laissaient présager l’espoir d’une quelconque accalmi. C’était pourtant ce qui allait se passer en début d’après-midi. L’amas gris nuageux, dont la superficie égalait celle de la Belgique, libérait le ciel de la capital, passait la frontière luxembourgeoise pour continuer en Allemagne. C’était un grand soulagement pour Cayo van Breugel qui craignait le pire pour son concert. En définitive la pluie avait eu raison de venir, épargnant le Vaux Hall d’une vague caniculaire en train d'écraser le sud de l’Europe.  A Bruxelles, l’air était bon et chaud avec le retour du vent léger. Les cloches de Sainte Gudule résonnaient au loin quand Filip Keunen jouait un disque des oiseaux de Thailande sur la platine. Il mixait un autre disque de musique contemporaine dans lequel on pouvait écouter le souffle des instruments d’un ensemble à cuivre. Au milieu du public nombreux, la chaise haute du maître du temps faisait son apparition et trouvait un cheminement étroit parmi les tables, chaises et transats. L'homme au pullover bleu turquoise se postait sur son siège orange pendant que des sonorités jouées au piano par Giovanni Di Domenico dialoguaient avec un oiseau. La Maître de cérémonie d'un pas tranquille, lisait son premier haiku : 

Ta touche douce                    zachte contact kleurt 

colore Le canevas blanc            Het witte van eenzaamheid 

solitude Jusqu’à un ciel noir      Naar zwarte hemel 

 

-“Am”- La première seconde du Maître du temps était donnée. Le pianiste, aux commandes du piano quart queue noir, entrainait l’auditoire dans une ambiance sombre et caverneuse, il martelait les câbles des touches graves du clavier. Il y avait une impression d’être aux abords d’un marécage sonore d’harmonies sans visage.  Les “âm” du maitre du temps flottait comme des nénuphars au fur et à mesure que la musique s’éclaircissait. Le pianiste variait les   formes de ses sonorités et laissait passer des mouvements de vagues mélodiques, et quelques clapotis bruitistes. A une dizaine de mètres de là, le maître du temps lui lançaient plusieurs de ses “am” dont Certains   faisaient comme des ricochets.  Puis ce dernier descendait de sa chaise haute en la portant comme l’on pourrait porter sa croix. La trainait le plus bruyamment, et remontait sur sa chaise haute, à côté du piano. Giovanni Di Domenico se levait à son tour et pinçait les cordes aigues du piano. Le drapeau d’or se posait sur la tête du maitre du temps, une perruche verte survolait le vaux hall en lançant des cris stridents puis la guitare de Cayo van Breugel entrait à son tour. Elle était à l’autre latéral de la cour intérieure du Vaux Hall. Devant le petit sas du souterrain. A la fois chanteuse et maitre de cérémonie, la Dutchesse se dédoublait de façon à lire son Haiku : 

 Mon temps est un espace        Tijd is een ruimte  

 Résonance des souvenirs        Die resoneert in mijn hoofd 

      Seul cette fois-ci        Alleen deze tijd 

Sa boite à rythme épurée et le pincement répétitif d’une note de sa guitare créait un balancier, un métronome. Giovanni Di Domenico frottait une dernière fois ses cordes de piano et lui laissait la place définitivement. La chanteuse récitait un poème, hypnotisant une bonne partie de l’auditoire. A l’entame du deuxième morceau sa première chanson détendait l’atmosphère, sa voix de velours était d’une douceur apaisante. Ses enfants et ses amis avaient pris les places du premiers cercle de banc autours d’elle. Au loin le maitre du temps agitait son drapeau d’or sur la troisième chanson de son répertoire. Puis il disparaissait. Il resurgissait plus tard, derrière la Dutchess, en haut du sas du souterrain avec son drapeau d’or. Il laissait ensuite l’étendard de la survie derrière son acolyte et rejoignait le piano pour l'accompagner sur sa chanson finale. Cayo van Breugel venait de réussir dans une tendre et belle douceur, son premier concert solo parmi plus de trois cents personnes, dans la quiétude et le raffinement du cercle royal gaulois et celui de la deux cents quatrième des MILLE et UNE TERRASSE. 

Photographies éparpillées de Cayo van Breugel, Matthieu Ha et Filip Keunen 













































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