UN PEU un laps de souvenirs des performances de PAK YAN LAU et de GUILLAUME MAUPIN au moment de la PAUSE UN PEU, sur la deux cents cinquième des MILLE ET UNE TERRASSE. Il y avait du monde. Parmi les gens, on retrouvait des perruches dans les arbres, des abeilles dans les airs et des cris d'oiseaux de Malaisie sortis du tourne disque du VAUX HALL. Puis il y avait la Maître de cérémonie qui passait par là et donnait la lecture de son premier Haiku:
Lorsque tu tires sur une corde Als je treckt aan een zwevende suspendue dans le temps snaar in de tijd Les saisons se mêlent vermengen seizoen
Des sonorités venant du piano, se faisaient entendre. Pourtant elles ne correspondaient nullement aux résonnances que l'on attribut classiquement à cet instrument. Celles-ci répondaient à un autre toucher. La pianiste d’origine chinoise, Pak Yan Lau venait d’opérer le piano noir du Vaux Hall de plusieurs greffes, lui permettant d’inventorier d’autres timbres au sein de son instrument. Les greffons étaient variés. Parmi eux, des petites pinces à linge placées sur quelques-unes des cordes, ou encore des bandes de cassettes audio, des fils de fer, des aimants à d’autres endroits - permettaient de transmettre des vibrations courtes ou éteintes lorsque les doigts de la musicienne passaient brièvement dessus. Cela aurait pu, à d’autre moments, s'apparenter au chant d’un oiseau inconnu, tout au plus, à de longs frottements cristallins indéfinissables. Le style néoclassique du Vaux Hall et tout son revêtement raffiné - par le jeu de croisements des boiseries, sa coupole et ses colonnades - avaient tous les traits d’un monde Jules Vernien quand la musique de Pak Yan Lau se répandait au milieu de la cour. Le piano était devenu un instrument polyglotte et prenait le chemin du Maitre horloger. Ce dernier semait inlassablement ses “Am” et ses “am”, une façon de ralentir et de remonter le temps jusqu’au chant a cappella et lointain de Guillaume Maupin. La guitare et l’harmonium du chanteur faisaient revenir à sa mémoire des rengaines oubliées, quelques refrains célèbres et pop des années quatre-vingts mais également son musicien de prédilection : SUN RA. Comme la Maître de cérémonie disait de lui, au moment de lire son deuxième haiku:
Cherche le soleil mauve zoek de paarse zon
Quand les cordes pincent le cœur knijpen de snaren het hart
Dans un autre temps Een andere tijd
Guillaume Maupin, allait donc livrer avec malice et ferveur, un laps d'éternité, dont certaines et certains de ses contemporains auraient pu ignorer s'ils ne s'étaient pas rendus à la deux cents cinquième des MILLE ET UNE TERRASSE.
Photographies en poses éternelles de Cayo van Breugel assisté du Maitre du temps
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