UN PEU de souvenirs d’un beau chaos en compagnie de LARA HUMBERT et BEAU VIRAGE, au cours d’UN PEU PAUSE au Vaux Hall et durant la deux cents sixième des MILLE ET UNE TERRASSE. Jeudi 15 Août 2024, jour férié de l’Assomption, Bruxelles avait une bonne partie de sa population disséminée dans diverses célébrations depuis le 9 Août (date du MEYBOOM) jusqu’au jour de la Sainte Vierge. Une organisation d’évènements venait d’installer de l’autre côté du parc royal, devant le palais royal, une journée de musiques technos. Celle-ci allait rassembler des Dj de renom et un dispositif sonore très puissant. Valérie Pètre de la Ville de Bruxelles prévenait alors l’équipe du Vaux Hall par ce message :
“ Joises est actuellement au Vaux Hall et nous fait savoir qu’il y aura des nuisances sonores suite à l’événement “Hangar”. Nous vous présentons déjà toutes nos excuses pour l’inconfort que cela risque de provoquer lors de vos prestations de demain, nous n’avons malheureusement aucune emprise sur cette situation.”
De plus, le chef régisseur José venait de constater un cambriolage dans le Vaux Hall, durant lequel les voleurs avaient emporté la table de mixage. Cela ne semblait pourtant pas décourager Matthieu Ha. Le bruxellasien restait confiant face à ces incontournables. Ce qui était plus ennuyeux était l’absence de sa collègue. En effet Cayo était partie rejoindre sa famille à Bergerac en France chez sa soeur. Il devait alors trouver une personne pouvant lire les haikus en français mais aussi en néerlandais. Finalement la cousine de Filip Keunen - SINGRID KEUNEN – une flamande - allait venir apporter son soutien. Aussi Edgar était en compagnie de KAMAL EDDINE REGBI. Une assistance bien utile durant laquelle ce dernier allait prendre en main l’enregistrement et les photographies de la performance pendant qu’Edgar aura à gérer le son des deux concerts. La pianiste LARA HUMBERT (Terrasse N° 58 – 167) prenait place devant le piano quart queue noir. Le public, d’environ deux cents personnes, occupait les tables et les chaises. Leur bavardage s’entendait moins que d’habitude. Un magma de sub basse indéfini recouvrait la résonnance de l’assemblée. Lara Humbert profitait alors de ces fréquences basses pour ouvrir par des entrelacements de phrasées aigues. Là, Le Maître du temps tournoyait sur lui-même emportant sa chaise haute dans ses mouvements. Sa promenade chorégraphique qui ressemblait à une glissade l’emmenait au milieu des tables. Singrid Keunen lisait alors le premier haiku :
Comme ses doigts glissent De ogen glijden Compositrice composée componist ver onder de Sous le soleil pluvieux Zon die zachtjes huilt
Le jeu de la pianiste prenait tout à coup des frappés beaucoup plus violents et lui permettaient de s’abstraire des débordements de la fête voisine. Au milieu de cette mitraille de musique concrète, le Maître du temps distribuait ses “Am” de manière fractale. Les “Am” se multipliaient comme des pulsations télégraphiques. LARA HUMBERT répondait par à-coups. Plus tard elle entrainait l’auditoire dans des parenthèses musicales en pleine dramaturgie où se bousculaient par intermittence, les battements de son clavier et les nuisances qui venaient du Palais royal. La pianiste tenait bon durant la première demi-heure et emportait la première manche. Singrid Keunen revenait pour lire le deuxième haiku :
L’été devient doux De zommer woerdt zoet Un duo fraichement coupé Een vers gesneden duet Par un beau virage Met een mooie bocht
La chanteuse Ma CLEMENT récemment venue jouer (terrasse N° 185) avec FIEVEL IS GLAUQUE, rejoignait la pianiste. Ma Clement et LARA HUMBERT venaient de mettre sur pied leur nouveau duo - BEAU VIRAGE. Elles proposaient un récital très suspendu. La voix de la chanteuse s’allégeait à la façon des nuages dans le ciel. Le soleil couchant illuminait les deux grands marronniers à côté du pavillon chinois. Le chant des perruches vertes était encore distinguable comme l’étaient ses chansons. Le chaos n'avait finalement eu raison de la beauté de la représentation. Le Maître du temps emmenait alors sa chaise haute sous la coupole du kiosque et gravait avec son drapeau d’or la victorieuse légèreté de la musique, comme s’inscrivait dans le ciel bleu proche de la nuit, le panache éclaté d’un avion de ligne ayant survolé au lointain - la deux cents sixième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies de remplacement de KAMAL EDDINE REGBI
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