UN PEU de souvenirs fins avec LARA HUMBERT QUARTET + MA – ALICE GEORGE PEREZ/SOFI NAUFAL – IHSEN lors de la deuxième série du FESTIVAL DE LA FIN DE L’ANNEE et durant la deux-cents-trente-deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE.
Pour terminer l’année 2024, la compositrice bruxelloise LARA HUMBERT (terrasse N°206) venait avec deux propositions à surprises. La première, était d’inviter au sein de son quartet la chanteuse MA CLEMENT (Terrasse N°206). La seconde surprise était d'initier son élève IHSEN, âgée de quatorze ans, à son premier concert. L’adolescente paraissait grande pour son âge. Ses parents étaient venus la supporter dans la terrasse souterraine. L’apprentie se tenait assise devant le piano angélique un peu nerveuse mais pas trop. Durant son attente, Matthieu Ha diffusait une musique traditionnelle vietnamienne de façon à détendre l’atmosphère. L'ambiance de l’auditorium HD avait soudain un petit air de restaurant vietnamien. IHSEN présentait enfin son recueil de chansons personnelles – pop sentimental chantée en anglais. Elle présentait également quelques miniatures pour piano seul. La violoniste Amèle Metlini du quartet de Lara Humbert, viendra la seconder sur quelques-uns de ses morceaux. Une vidéo était projetée à côté du piano et dans laquelle un jeune pianiste initié jouait les yeux bandés. Après trente minutes de prestation IHSEN avait réussi son baptême du feu. Cayo venait la photographier non plus comme une apprentie mais plutôt comme une nouvelle artiste bruxelloise. Le public remontait au niveau supérieur dans la terrasse intérieure. A la buvette sportive, Filip Keunen était secondé par l’artiste Marocain MOUAD L7A90 (terrasse N°226). Un peu fatigué MOUAD avait pris des excitants pour rester éveillé. Plein d'entrain, ses gestes dynamiques prenaient de l'envergure. Moitié humain-moitié pélican, les verres tombaient sous son passage. Après l’entracte le public rejoignait la terrasse souterraine pour le concert bicéphale d’Alice George Perez (terrasse N°199 - N°185) et de son amie SOfi NaufaL. Les deux artistes avaient récemment effectué une tournée aux Etats-Unis et se connaissaient intimement. Deux musiciennes talentueuses et femmes de caractère. L’une après l’autre les deux musiciennes présentaient leur concert. Tout d’abord Alice George Perez. La bruxelloise débutait par des chansons francophones. Il était rare de l’entendre chanter dans sa langue natale. L’auteur compositrice était native de GRASSE en France, “ville des fleurs”, “ville d’Art et d’histoire”. Au cours de cette soirée du Festival de la fin de l’année, Alice George Perez allait livrer un concert d’une rare qualité et nettement au-dessus de la moyenne. Elle avait épuré son jeu à la guitare ainsi que ses arrangements. Sa voix sortait de l’ordinaire, avec une finesse si infime que son visage en été auréolé de grâce divine. L’auditoire en été touché et se trouvait bercé dans un recueillement si profond qu’il était en droit de se demander si le concert suivant allait pouvoir être du même niveau ... Sofi Naufal s’était posée la même question : “... difficile de passer après cela...” disait-elle en prenant le micro. Puis la chanteuse s’asseyait sur ses genoux devant ses appareils électroniques et l’écran de son ordinateur. Sa voix était moins sophistiquée, et son chant très épurée même. Pourtant la compositrice allait trouver un cheminement mélodique des plus subtiles à travers ses arrangements électroniques. Tout son univers de petites choses se rassemblait délicatement à la manière d'un écosystème et suffisait au développement d’une beauté musicale singulière au fur et à mesure que progressait son concert. Le public était totalement conquis et admiratif de son génie. En réalité les deux prestations côte à côte, de deux très grandes artistes, à la frontière du duo et du duel, une situation comme il en avait existé durant les années quatre-vingts entre CARPOV et CASPAROV et leur interminables parties d’échec. La soirée n’était pas au bout de ses surprises. Le quartet de Lara Humbert en compagnie de Gaspard Sicx à la batterie, de Benjamin Sauzereau à la guitare et Amèle Metlini au violon avait comme invité MA Clément. Ainsi, l’écriture musical du quartet prenait la forme d’un roman des plus passionnant en compagnie de la chanteuse et faisait de ce concert le clou du spectacle de la deux cents-deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE.
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