UN PEU de souvenirs et de retrouvailles durant la trente deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE. Avec le retour de Peter Jacquemyn, pour clore le mois de janvier consacré à la BASSE. Venu accompagné d’une jeune bassiste d’origine africaine : FARIDA AMADOU, c’est avec surprise que Matthieu Ha et Cayo découvrent en cette artiste musicienne et native de Liège, une voisine résidente à deux pas du centre de beauté culturelle. C’est donc à pieds qu’elle a amené son matériel dans le monte-charge bleu. Elle est venue avec une petite mallette renfermant trois pédales d’effets, avec un ampli basse blanc en forme de cube et avec sa basse électrique rangée dans une magnifique house en cuir brun. Pour la deuxième fois, elle va jouer en compagnie de Peter Jacquemyn. Ainsi le maître contrebassiste a fait venir son documentaliste afin de filmer cette formule inédite : un dialogue entre une basse électrique et une contrebasse. Face à la modernité de la basse électrique et des éléments d’amplifications qui la composent, Peter Jacquemyn a préféré se mesurer acoustiquement avec son instrument ancien. Une approche pleine de noblesse dont la qualité HD de l’auditorium de la terrasse sous terraine a permis à l’auditoire de suivre le raisonnement de la résonnance intrinsèque des deux générations d’instruments mais aussi de deux générations d’instrumentistes. Peter jacquemyn en musicien expérimenté joue de sa contrebasse comme un boulanger pourrait pétrir une pâte à pain jusqu’à ce que celle-ci se subdivise en colombins. Ses cordes étaient torsadées dans tous les sens, ils pouvaient aussi desserrer la tension de celles-ci sans perdre la moindre intensité au cours de leurs vibrations molles. Cela tenait tout simplement du miracle que de voir un ensemble de câbles devenir parfois de plus en plus épais et à d’autres moments de plus en plus fins - et sans qu’aucun ne se sectionne. Au contraire elles prennent leur amplitude là où Farida Amadou envoie ses appels rythmiques avec sa basse - Le courant qui traversait son instrument aurait pu naître d’une joute électrique partant de ses deux coudes vers la bipolarité de ses mains. Finalement le premier avait un instrument en forme de majuscule pendant que la seconde pouvait jouer de ses ponctuations électriques sans le moindre mot.
Après le concert Matthieu Ha leur a préparés un plat de pâtes blanches servies avec du thon naturel, quelques morceaux de pommes de terre, des olives vertes pimentées, de la coriandre, et deux œufs durs – le tout servi non pas dans deux assiettes mais dans un grand plat en inox. Pendant ce temps le public s’est laissé emporter par les saveurs d’une soupe aux choux fleurs et dans laquelle submergeait un petit îlot de petits pois-carottes. Sur son côté, un nuage de crème fraîche restait à la surface et où venait se poser une nuée de poivre noir et quelques gouttes de citron jaune sur du coriandre. Et puis finalement, Cayo présentait aux visiteurs, telle une cerise sur un gâteau, une boîte de chocolat after eight. Alors Peter Jacquemyn finit par proposer un AFTER LIVE en retournant jouer dans la terrasse sous-terraine avec le grand Grégoire Tirtiaux. Ce dernier était venu avec un minuscule saxophone soprane. Plus tard, un homme avec une voix en colère et une moustache généreuse - un poète de Gislenghein : Christian Duray, viendra lire un texte tiré de son livre –« JAMAIS TROP TOUJOURS PLUS ». Si bien qu’au terme de cette rencontre, Matthieu Ha leur a resservis un bon plat de pâtes réchauffées dans de l’ail et du concentré de tomates avec deux œufs sur le plat et une bonne triple westmalle.
Photographies de Cayo Scheyven


















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