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Mille et une Terrasse N° 29 Jon Doe One

UN PEU de souvenirs agréables de la vingt-neuvième des MILLE ET UNE TERRASSE. Elle a débuté UN PEU avant que la nuit ne tombe – un jeune du quartier du Chicago est venu apporter un bouquet de thé à la menthe pour le préparer sur la cuisinière de la buvette sportive. Il a agrémenté la théière avec une pincée de thé vert de Chine, du gingembre et du citron. Puis Il y a versée une eau bouillante à 60 degrés, désagrégeant simultanément les morceaux de sucre. A ce moment, la théière a pris l’apparence d’une cheminée d’où s’échappait un panache de fumée puissamment chaud et dont l’épaisseur révélait l’empreinte de la beauté du froid sur la vitre embuée de la buvette. Pendant ce temps Jon Doe One est venu installer dans la terrasse sous-terraine sa curieuse contrebasse électrique. Elle était composée d’un très grand socle en bois et dont la forme pouvait rappeler le boitier d’un métronome géant et sur lequel venait se rajouter en son creux, la base de l’instrument. La caisse de résonnance faisait davantage penser à un instrument oriental circulaire. Seul le manche gardait un trait de famille avec son ancêtre la contrebasse. Enfin Jon Doe One reliait cette lutherie futuriste vers une table de mixage imposante et sophistiquée. Les doigts du musicien paraissaient doués d’un langage électronique. Le Centre de beauté culturelle était soudainement équipé comme pour partir, une fois de plus, pour un grand voyage singulier. Juste avant le départ, un dernier spectateur est arrivé par le monte-charge bleu. Il était en chaise roulante, à moitié couché en tailleur, dans une combinaison jaune. Il était accompagné de ses parents. Jon Doe One allait alors emmener cette famille d’origine polonaise dans un récit musical lent, et dont le moindre de ses gestes était fait dans une grande économie vis-à-vis de son instrument. Ce sera davantage aux commandes de sa table de mixage qu’il élaborera la précision esthétique de sa musique. Dès lors, les speakers étaient entrain de devenir des réacteurs projetant l’auditorium HD dans l’espace-temps irrésistible de la nostalgie du futur.

Photographies de Cayo Scheyven.









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