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Writer's pictureMatthieu Ha

Mille et une Terrasse N° 112 Gomez - Eric Bribosia

UN PEU de souvenirs transitifs lors de la cent douzième des MILLE et UNE TERRASSE à l’occasion des concerts d’ERIC BRIBOSiA et du trio GOMEZ. Cayo et Matthieu Ha faisaient leur nettoyage de printemps, UN PEU avant la fin de l’hiver. Le Centre de Beauté Culturelle assistait aux mouvements de ses objets et de son mobilier, à la manière des astres. Les pétales en papier se déplaçaient lentement dans l’espace de la Terrasse intérieure. Trois pétales d’ombre « A LA FOLIE » se rassemblaient et faisaient transparaître l’éclosion de la première fleur de l’amour sur le mur. Cayo créait un rangement au bas des tiges avec le mobilier. Celui-ci venait d’être déplacé – libérant ainsi l’espace sous la grande étagère et sas d’entrée du monte-charge bleu. Ensuite le trio Gomez arrivait pour y installer leur dispositif de scène. Ils emballaient la structure métallique bleue de l’étagère - d’une bâche en plastique transparent. Ils utilisaient la plate-forme du monte-charge pour y mettre la Harpe de Vera Cavallin ainsi que deux grandes lampes. Ses deux acolytes – Pierre Slynckx et Gilles Gobert disposaient leur équipement électronique sur deux petites tables en vis-à-vis, juste sous la structure de l’étagère. Ensuite Matthieu Ha couvrait la grande baie vitrée de deux pétales d’or « BEAUCOUP », de part et d’autre du pétale noir « PAS du TOUT » de manière à occulter la Terrasse intérieure. Les trois musiciens venaient de réaliser une boite lumineuse de trois mètres cube. Mais avant leur intervention, la soirée débutait dans la Terrasse sous-terraine par le concert préparé d’Eric Bribosia. Le pianiste avait placé un micro contacte dans le ventre du piano angélique. Le capteur était Raccordé à des boîtes d' effets et dont les transmissions terminaient leur cheminement dans le couple des haut-parleurs de l’auditorium HD. Le son était clair, épuré, et légèrement réverbéré. Les modulations opérées via ses boitiers étaient subtiles - ne cherchant en aucun cas à dénaturer l’instrument. Au contraire le clavier retrouvait plutôt une seconde jeunesse. Eric Bribosia ajustait le piano angélique avec deux synthétiseurs qu’il avait apportés. Le premier lui servait d’appui pour jouer ponctuellement une basse. Le second révélait un son de synthèse qui rappelait un orchestre à cordes frottées. Enfin l’artiste présentait tout un parcours musical au cours duquel ses deux mains traversaient des mondes parallèles. L’un composés de notes suspendues, confinées par le nuancier des silences : Silence court, silence long, silence préhistorique ou virtuel au milieu desquels les notes du piano étaient serties comme le seraient les pierres précieuses. Plus tard ses doigts se dédoublaient et devenaient maîtres de ses mains virtuoses. Elles créaient des serpentins de notes bleutées, sans laisser la moindre empreinte d’ accord plaqué. Le synthétiseur fonctionnait de pair avec le piano et modelait une danse fictive entre le froid et le chaud d’un jazz contemporain ténébreux. Le silence revenait ponctuer la dernière partie de la performance pour improviser la modernité d’une sonate du dix-septième siècle de Dominico Scarlatti, et dont le pianiste avait le pouvoir magique de le ressusciter. Après la pause le public remontait au niveau 1 de la Terrasse intérieure pour assister à la performance de Gomez. Le groupe se présentait en ombre chinoise derrière leur bâche en plastique. Des cris de chimpanzés sortaient des haut-parleurs. Ils avaient été enregistrés dans une réserve en Afrique quelques semaines auparavant par Vera Cavallin. Cette dernière se tenait assise dans le monte-charge bleu avec sa harpe. Sa main apparaissait déformée par son ombre – étrangement elle ressemblait à la main d’un fœtus. Le cordage de son instrument était juxtaposé sur la silhouette en profil de Pierre Slynckx. Celui-ci jouait sur son clavier électrique casio. En face de lui, Gilles Gobert effectuait une jungle électroniquement sophistiquée. Un spectacle onirique illuminait l’auditoire. Chaque spectateur assistait aux mystères de la jungle et dont la bâche en plastique garantissaient soigneusement les secrets de la cent douzième des MILLE et UNE TERRASSE.

Photographies magiques de Cayo Scheyven








































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