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Mille et une Terrasse N° 119 Grey Lodge - Mathieu Sylvestre

UN PEU de souvenirs d’un très grand écart culturel lors de la cent dix-neuvième des MILLE et UNE TERRASSE - entre le concert du jeune groupe pop rock bruxellois - GREY LODGE et du musicien expérimenté Mathieu Sylvestre. Solitaire de la scène acousmatique européenne, le musicien originaire de Tours- en France, gravitait, depuis une dizaine d’années, à travers des réseaux - entre l'Estonie et la Suisse pour s’expatrier finalement dans le berceau des musiques froides et sérielles de l’ère « Schoenberienne » en l’Allemagne. Chantre électroacoustique, Mathieu Sylvestre allait ouvrir une soirée en partie acquise au groupe locale Grey Lodge. Avant de se rendre dans la Terrasse sous-Terraine pour leur concert, un jeune public, plein de rêves encore inexpérimentés, ingénu et amateur de pop rock, allait découvrir avec curiosité et pour la première fois, une performance expérimentale de musique concrète, acousmatique et exigeante. Voyageur solitaire, Mathieu Sylvestre avait emmené avec lui le strict minimum d’équipement permettant ainsi d’alléger le poids des bagages de sa tournée. Un ordinateur, une petite table de mixage, et un petit clavier maître étaient posés sur le couvercle noir d’un « fly case », lui-même placé sur un pied en X – et servait provisoirement de table technique - devant l’entrée du Monte- charge bleu. De noir vêtu, le petit homme s’imposait une hygiène de vie sans excès d’alcool, de drogue et ni de nicotine. Son art de vivre est aussi exigeant que la qualité de ses prises de son - dont la mise en écoute stéréophonique s’appliquait avec autant de précisions que la vue d’un microscope. Le Centre de beauté culturelle devenait alors l’espace d’une « hyper écoute », dans laquelle l’ingénieur et artiste présentait ses découvertes – la plupart du temps - imperceptibles à l’ouïe comme à l’œil nu. Il produisait des évènements sonores énigmatiques entremêlés de descriptions et d’impressions à la fois. Charpente tellurique de la nuit des temps, explosions des matières ou était-ce l’invisible déchirement du concret. La soirée glissait ensuite comme sur un toboggan pour conduire le public dans la terrasse sous terraine face aux quatre musiciens de la « loge grise »:-GREY LODGE. Résidents pour la plupart à la commune d’Uccle. La bande à Maxime Pollet évoluait dans des logements au milieu des bois, à l’écart de toute nuisance sonore avec les voisins. Entre le gazon des jardins anglais et les herbes sauvageonnes des potagers, et sur les échos déjà lointains du « rock à l’Anvers ». Des chansons anglophones qui sublimaient les troubles et les orages de leur temps, comme autant de panneaux solaires - absorbant l’ultra-violet et l’ultra pop de dernière génération. Le groupe s’était fait remarquer en ligne sur la radio RTBF en 2022 avec un morceau tranchant (Een stoemeling) et bien avant de connaître leur première expérience de scène. Ainsi le groupe posait leurs premiers pas – désormais inoubliables- au milieu de leur crew bruxellois - debout, dans la magie atypique de la cent dix-neuvième des MILLE et UNE TERRASSE.

Photographies typiques de Cayo Scheyven































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