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Mille et Une Terrasse N° 248 Xiao He, Mes Lèvres, Antoine Boute

Updated: 3 days ago

UN PEU de souvenirs pilotés lors du UN PEU FESTIVAL DES ANNIVERSAIRES pour les 10 000 ans du peigne et au cours de la deux cents quarante huitième des MILLE ET UNE TERRASSE. 

 

BRUXELLES était ensoleillé. Le Centre de beauté culturelle UN PEU allait ouvrir ses portes à l'occasion de la sortie du vingtième livre d’ANTOINE BOUTE SIESTES PILOTES et pour la venue de l’illustre artiste chinois XIAO HE. Ami de longue date de Matthieu Ha, le musicien n’était plus revenu à Bruxelles depuis plus d’une décennie. Xiao He, l'homme aux cheveux blancs éternels, était une grande figure de la scène alternative en son pays. Tout d’abord avec GLAMOUROUS PHARMACIE puis à travers des projets solos ou collaboratifs – en l’occurrence avec Matthieu Ha quand ce dernier s’exportait régulièrement dans les réseaux musicaux de l’Empire du Milieu. La visite de Xiao He dans le centre de beauté culturelle donnait aussi lieu à une rencontre entre lui et MES LEVRES par l’intermédiaire de YASUAN ZHANG. La chinoise résidait à Bruxelles depuis bientôt cinq ans. Elle était à l’initiative de ces retrouvailles. Passionnée de cinéma, YASUAN ZHANG avait été une critique de renom en son pays, elle avait organisé quelques évènements autour du cinéma entre la Chine et la Belgique de 2005 à 2010. YASUAN ZHANG et MES LEVRES s’étaient réunies à plusieurs reprises depuis le début de l'année, pour parler de leurs rêves respectifs. Celui de MES LEVRES était de retourner jouer en Asie et de retrouver Xiao He en Chine. Le rêve de Xiao He était de faire un album avec MES LEVRES et enfin le souhait de YASUAN ZHANG était de mettre en œuvre son premier long métrage qu’elle consacrerait à ces trois musiciens lors de leur futur expédition commune en Asie entre octobre et novembre de cette année 2025. Parmi les artistes ce soir-là, il y avait un autre rêveur : Antoine Boute. L’écrivain était sur le point de lire son nouveau livre : SIESTES PILOTES. Un ouvrage bio onirique hardcore, guidé par ses hypnoses débridées et les réincarnations sentimentales du poète. Rêveur psycho-bio-auto déterminée, les songes aéronautiques d’Antoine Boute plongeront le lecteur et l'écrivain à travers les topographies de son corps éthérique. Homme grenouille dans l’”océanologie” de sa baignoire. Rivière, fleuve et mer devenaient les vingt mille lieux de ses téléportations aéroplanants et de certaines transmutations comme celle d'une baleine fondamentale ... dont le rat comptera parmi ses désecendants. Amoureux extravaguant, l'écrivain n’en sera pas pour autant aveuglé. Visionnaire d’une société pneumatique prête à éclater  où paradoxalement chacun de ses maux  viendra colmater ou vertébrer l'immense puzzle de sa méta existence. Au milieu de l’assemblée et au terme de sa première lecture, Antoine Boute dirigeait la patte du petit Mani Neko. Le petit chat doré qui salue frappait sur un tambourin et  donnait le tempo à la manière d’un métronome scintillant et hypnotique.  Puis le poète se tournait vers les deux portes du monte–charge bleu. Celles-ci s’ouvraient par un geste magique de ses mains. Matthieu Ha apparaissait alors, vêtu d’une très belle veste bleue turquoise, un bermuda bleu foncé et de longs bas blancs. En revanche, son couvre chef n'avait pas l' apparence habituelle. Il était coiffé d’un “nouveau” cil charmant. Nouveau et vierge, celui-ci mesurait plus d’un mètre cinquante et “long de dix mille ans”. Le visage du bruxellasien en était totalement recouvert. Le musicien agitait son petit accordéon mignon le long de son corps et faisait trembler en continu quelques notes. Matthieu Ha gagnait sa chaise haute et s’y installait pour chanter un chant diphonique. A cet instant, Cayo, dans une robe resplendissante bleue et une marinière, descendait par les escaliers de la Mezzanine. Elle faisait résonner ses sabots bretons dans la terrasse intérieure. Ses pas entraient en rythme avec les pulsations d’un tambour chinois. Ce dernier instrument était joué par Xiao He posté à l’entrée de l’escalier rouge menant vers la terrasse souterraine, à l’abri des regards. Puis à la manière d’un chanteur d' opéra de Pékin, l’artiste exclamait sa voix pendant qu’un dernier personnage faisait son apparition par les deux portes du monte-charge bleu. C’était le pectiniphiliste Pancho Saverio. L'homme était méconnaissable, il portait un masque de couleur brune et irréellement rond. La musique marquait les pas de danse de l’homme masqué de façon cérémonieuse. Il progressait lentement parmi les spectateurs et se dirigeait vers sa collection de peignes sur le mur. Puis, par derrière, il rejoignait Matthieu Ha en train de chanter avec Xiao He, en haut de sa chaise haute,  le visage toujours caché par son long cil charmant noir et vierge. Pancho Saverio s’en emparait tout délicatement et passait son peigne dessus. D’une autre main, il sortait une paire de ciseaux de manière à couper le cil cheveulu juste devant le regard de son modèle. Toujours en jouant de son petit accordéon mignon le long de son corps, Matthieu Ha descendait les échelons de sa chaise haute, tenant son buste bien droit tourné vers le public, et disparaissait dans le monte-charge bleu en compagnie de Pancho Saverio. Aussitôt, Antoine Boute invitait l’assistance à rejoindre la terrasse souterraine. Cayo était debout avec sa guitare sous le pétale blanc UN PEU. Ses sabots bretons laissaient la place à une paire de sandales. Elles mettaient en apparence une paire de chaussettes sur lesquelles étaient imprimés des orteilles dont chaque ongle était soigneusement repassé de vernis rouge. Son acolyte jouait du piano debout, au-dessus des épaules de Xiao He qui s’était assis devant lui. Le musicien chinois utilisait alors les fesses de son ami comme s’il jouait des percussions derrière son dos. Enfin Antoine Boute reprenait son livre et invitait l’auditoire à un massage verbale du ventre. A l’issue de la lecture, MES LEVRES reprenaient la main pour un récital piano-guitare-chant très délicat. A l’entracte Philip Keunen avait préparé pour les artistes un délicieux waterzooi au poulet et aux endives. Après ce régal, le public regagnait une dernière fois la terrasse souterraine pour enfin assister au concert de Xiao He. L’homme, aux cheveux blancs éternels, présentait avec maestria ses chansons. Un folk d’Asie atypique accompagné par son instrument de prédilections le ZhongRuan. De la famille du luth. Appelé également guitare de lune, en raison de sa forme ronde et de sa sonorité. Son interprète n’allait pourtant pas se limiter à sa forme traditionnelle et mettait l’instrument au niveau de son imagination et d’un ordinateur d’accompagnement. Bien que sa langue fût incompréhensible pour le public bruxellois, l’artiste n’en était pas moins expressivement et artistiquement éprouvé. Il parvenait même à toucher le public non sans humour et universalité. LANGAGE IS NATURE était l’intitulé d'une de ses dernières chansons et recevait un tonnerre d’applaudissement et ce lors de la deux cents quarante-huitième des MILLE ET UNE TERRASSE.

 

Photographies pilotées par Cayo van Breugel 




















































 

 
 
 

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