UN PEU de souvenirs de la quarante deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE. Le printemps était bel et bien arrivé ce jour-là : journée ensoleillé avec un vent frais, mais aussi avec le retour du chant perçant de la mésange charbonnière, - elle venait de prendre la place du merle arrivé deux mois plus tôt. Elle chantait dans le boulevard d’Ypres sur les branches d’un arbre voisin. Yacine du quartier Chicago est revenu faire du thé pendant que la chanteuse Aziza et ses deux musiciens accompagnateurs faisaient leur sound check avec Cayo. Matthieu Ha préparait une très bonne salade de riz pour le repas des artistes. Et puis beaucoup de gens sont arrivés pour voir le concert d’Aziza. Femme métissée, d’une trentaine d’année, elle proposait un répertoire de sa composition : des chansons SOUL. LA Soul est une discipline rare à Bruxelles. Dans le passé, les gens pouvaient se rendre dans une rhumerie (disparue depuis lors) - près de la Grand’place : La Marie Galante. Le club servait du rhum tout en présentant les services d’un duo black soul. L’un jouait du sax, le second était chanteur et s’accompagnait à la guitare. Aziza était venue avec un batteur et un guitariste pour son concert dans la terrasse sous terraine du Centre de beauté culturelle. Sa voix médium, et le déhanchement de son corps autours de sa basse électrique indiquait qu’elle évoluait bel et bien dans son milieu naturel. Matthieu Ha projetait derrière elle, un orchestre sous la direction de son chef. Le son de l’image était muté, pour se superposer à merveille avec la cadence soul du concert. C’était la troisième fois seulement qu’Aziza avait réuni ce trio en concert. Ainsi durant cette quarante deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE, le public venait d’assister aux premières trente minutes d’un répertoire concis et d’une artiste prometteuse dont l’âme ne sur-jouait pas face à la douleur.
Photographies de Cayo Scheyven
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