UN PEU de souvenirs de la quarante troisième des MILLE ET UNE TERRASSE avec le trio KREIS. Un couple est arrivé en fin d’après-midi dans la terrasse intérieure. Ils venaient de faire une grande promenade à travers Bruxelles. Partis de la commune d’Ixelles au matin, ils se sont rendus dans une maison art nouveau dans le quartier du petit sablon vers 11 heures du matin, pour ensuite se laisser guider de rue en rue - au hasard - et finalement arriver six heures plus tard - à 18heures - dans le boulevard d’Ypres. Les deux amants apercevant le drapeau d’or, ont marché en direction des MILLE ET UNE TERRASSE du Centre de beauté culturelle. Pris d’un vertige - les deux personnes étaient affamées - ils s’adressaient à Matthieu Ha pour demander s’il leur était possible de s’assoir UN PEU. Matthieu Ha leur prêtait alors assistance en leur partageant un croque-monsieur avec UN PEU de salade qu’il avait préparé pour les artistes. Soulagés, c’est avec surprise qu’ils découvraient l’univers du centre de beauté culturelle. La femme semblait très excitée par la programmation de ce soir. En revanche son mari était plus réservé. Il n’aime pas l’accordéon. Finalement Cayo Scheyven les persuadait de venir assister au concert. Ils prenaient place dans la terrasse sous terraine, sur le grand sofa rouge derrière lequel un magnifique tableau du peintre sénégalais défunt Djim Sokhna était accroché. C’est alors que Kreis débutait leur performance. L’accordéoniste Stan Maris était entouré d’un contre bassiste et d’un saxophoniste : Kobe Boone et Benjamin Hermans venus en septembre dernier avec Mos ensemble lors de la septième des MILLE ET UNE TERRASSE. Le trio abordait ce concert sans aucune amplification hormis celle générée naturellement par leurs propres instruments. La musique était à l’image de la vidéo projetée derrière elle : Un groupe de randonneurs bravant le sommet d’une montagne enneigée. Un monde presque silencieux où le ciel se confondait avec la neige. Pourtant les alpinistes se frayaient - pas à pas - un passage au milieu de ce monde blanc. La musique conduisait l’auditeur par le même chemin : les trois instrumentistes donnaient l’impression d’improviser un itinéraire dans le blizzard de leur musique, seulement le compositeur stan Maris prenait soin d’envoyer ses cordes d’harmonies vers ses deux compères - lesquels pouvaient le rejoindre sur des phrases communes et détachées. La musique ne proposait donc aucun élément festif mais devenait peu à peu le guide d’une magnifique randonnée à travers un panorama fait de détails abstraits et dans le souci d’une fragilité pleine de justesse - pour la plus grande joie du couple de visiteurs dont l’expérience venait de les plonger dans un épisode inattendu de leur existence et qu’ils ne sont pas prêts d’oublier… Ainsi se terminait la quarante troisième des Mille et une Terrasse.
Photographies de Cayo Scheyven
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