UN PEU de souvenirs religieux de la soixante et unième des MILLE ET
UNE TERRASSE. Le soleil était toujours aussi présent que la veille,
assis au-dessus du Centre de Beauté Culturelle. A l’abri sous le
haut-vent, le duo de MonsterBProd (Timmmy O’Tool et Jonas Buckowsky)
gonflaient leur grand totem pneumatique: le cétacé WILLY. Inspirés
par le film SAUVEZ WILLY, les deux artistes ont imaginé une religion
le SAUVEZWILLYSME, une invitation à une immersion dans le grand
océan originel de la vie. Willy était gonflé à l’hélium et retenu à
la manière d’une marionnette géante. A 16 heures les deux prophètes
partaient à la rencontre des bruxellois avec l’énorme orque
reconstitué à échelle 1/1. Ils débutaient en survolant le rivage du
boulevard d’Ypres, un plan d’eau au milieu duquel les tramways
passent quotidiennement. Leur marche allait les emmener jusque sur
le par terre du Mont des Arts pour un lâcher du cétacé à plus de 100
mètres de Haut. Après deux heures de ballade, Willy revenait dans le
Centre de beauté « Cultuelle », accueilli par une gerbe d’eau
déclenchée par Matthieu Ha. Enfin le mammifère géant se posait sur
la caravane de Cayo. Timmy o’Tool et Jonas Bukowsky conduisaient
ensuite les nouveaux initiés dans la terrasse sous terraine, coiffés
tous les deux d’un couvre-chef en forme d’orque. Les initiés étaient
accueillis par Timmy o’Tool. Il leurs faisait répéter la chanson de
Mickael Jakson « you will be there ». Puis Jonas Bukowsky arrivait
par le monte-charge bleu pour un grand sermon d’initiation. Il
présentait une courte vidéo expliquant la genèse de leur religion
inattendue. Au terme de son discours, les deux guides conduisaient
les initiés devant une piscine remplie de balles bleues turquoise.
C’était la représentation de l’océan originelle, lieu de conscience
cosmique, berceau et lieu de vie de Willy et par lequel les
initiés étaient invités à plonger pour leur baptême. Plus de trente
personnes - passant par hasard sur le boulevard d’Ypres - allaient
être initiées lors de cette journée caniculaire. Les Milles et une
terrasse avaient un avant-goût balnéaire urbain et mystique. La
piscine bleue se confondait avec le reflet de la vitrine de la
terrasse intérieure, comme s’il s’agissait de visions secrètes du
paradis de la beauté, UN PEU dans un au-de-là. Cette soit disant
religion était joyeuse, UN PEU improvisée avec la candeur du bonheur
simple de l’enfance, du rayonnement de l’envie de deux artistes
candidats au partage et à la rencontre réconciliatrice de l’Art et
du populaire. Plus tard le vent du Nord faisait partir le soleil
pour rafraîchir la nuit du boulevard d’Ypres. Ainsi était
l’inoubliable, soixante et unième des MILLE ET UNE TERRASSE.
« SALANA ! »
Photographies de Cayo Scheyven.
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