UN PEU de souvenirs de la septante troisième des MILLE et UNE
TERRASSE en compagnie de la violoniste ANANTA ROOSENS. Rencontrée
trois ans plus tôt, durant UN PEU ÉTÉ (2019). La musicienne jouait
alors en première partie du trio Jacquemin Henry Kleuwart. Elle
présentait pour la première fois son solo dans la salle du niveau 1
du Centre de beauté Culturelle - devenue depuis : la Terrasse
Intérieure. A cette époque, sa performance était très fragile et
économe. Présentait-elle un « début seul » ou bien avait-elle donné
la « naissance d’une musique solitaire » ? La réponse allait être
donnée à un niveau plus bas – dans la terrasse sous terraine. A
trente-six mois d’intervalle, l’artiste revenait avec un étui pour
deux violons, deux micros 48 volts et un tuyau de recouvrement
électrique et enfin… sa voix. Sa deuxième performance aura révélé
une toute autre approche, un autre ton et une autre méthode de jeu,
dont le narratif allait conduire l’auditoire dans un univers tissé
de fil d’or. Elle était aussi venue avec de très belles cartes de
visite sur lesquelles il était inscrit : « Ceci n’est pas un
violon ». Par cette devise qui n’est pas sans rappeler la célèbre
phrase de René Magritte, il était dès lors, facile de s’imaginer la
résonnance et le raisonnement de ses deux violons. Tour à tour,
ceux-ci pouvaient glisser sur les cordes de sa voix posée juste au-
dessus du chevalet ou prendre les discordes d’un instrument préparé.
Le visage de l’artiste native des Flandres, prenait la forme d’une
indienne aztèque ou maya quand elle chantait. Lorsqu’elle soufflait
dans le tuyau dont elle avait attaché l’autre extrémité dans sa
chevelure, cela en devenait très mystérieusement habité. Elle
était en train d’envoûter définitivement le public jusqu’à la fin de
son concert d’une heure et « trente-six mois intemporelles » et
entre le niveau 1 et la septante troisième des MILLE et UNE
TERRASSE.
Photographies de Cayo Scheyven
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