UN PEU de souvenirs fantômes lors de la septante-quatrième des MILLE
et UNE TERRASSE avec SPOOK. Un trio qui rassemble les musiciens des
Flandres, de la ville de GENT - le bassiste Nicolas Rombouts - le
batteur Simon Segers et enfin le guitariste Filip Wauters, lequel
est venu spécialement avec sa « pédale steel ». Un instrument à
cordes employé assis et que l’on retrouve le plus souvent dans le
registre des musiques country. Sa sonorité flottante a certainement
inspiré le trio à faire un autre parallèle : Celui d’un
rapprochement avec la dimension quasi invisible du règne des
fantômes. Nous pouvons retrouver cette analogie dans l’habillage
sonore qu’apporte la scie musicale dans le domaine du cinéma
fantastique. De cette façon, le choix des musiciens sera de quitter
définitivement les plaines harmoniques de la country pour migrer
plus loin dans un genre musicale plus vaste et « improvisible » :
LE KRAUT ROCK. Cette discipline issue des années septante donnera la
part belle au batteur Simon Segers dont la vélocité était d’un atout
majeur durant cette très belle performance. Dans les phases où le
trio était le plus intense, son jeu de baguettes pouvait se
confondre à celui du tournoiement rapide des pales d’un hélicoptère.
La musique réverbérait dans l’auditorium de la Terrasse Sous-
terraine, pour se propager immédiatement dans la cage de l’escalier
rouge – en colimaçon. Cet espace intermédiaire faisait l’objet
d’une carte blanche donnée à l’artiste IGNACIO GALILEA. Depuis son
vernissage il y a déjà deux semaines, il y présente une exploration
progressive de son âme charnelle, dont on voit apparaître petit à
petit, une hémorragie de peinture rouge, délicatement utilisée et
contenue pour dessiner les fibres des muscles et des synapses.
Celles-ci relient des cerveaux peints juste au- dessus des marches
de l’escalier, vers des petits tableaux accrochés au mur, dans
lesquels sont représentés des petits chiens domestiques – la plupart
sont des petits caniches à poils blancs (un fantôme a été rajouté et
peint par l’artiste). On y trouve aussi, un petit portrait d’un
Saint. Dans le contexte actuel de l’exposition, il est intéressant
de pouvoir relier cette icône à la représentation de Saint
Christophe - le saint patron des voyageurs, comme à celle de Saint
Antoine de Padoue celui qui prêchait pour les poissons. La ligne de
démarcation de sa démarche - TOURISME FRONTALIER, transparaît UN
PEU plus chaque jour, chaque soir et durant cette très belle soirée
qui a vu le boulevard d’Ypres passer la frontière de l’été pour
traverser celle de l’automne et dont la date a été reculée pour la
première fois de son histoire, du 21 au 23 Septembre. Enfin lors
d’une partie d’échec, Vincent Patigny s’est trouvé face à ses
limites en perdant pour la première fois devant une adversaire néo-
zélandaise, une certaine « Jane ». Ses proches racontent qu’elle
pratique les échecs depuis ses quatre ans. Depuis peu, résidente à
Bruxelles, elle terrasse tous les adversaires qu’elle rencontre dans
les bars ou parmi des cercles d’amateurs - comme durant la fabuleuse
septante-quatrième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies de Cayo Scheyven
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