UN PEU de souvenirs théâtraux avec les éditions BOZON2X. Une galerie
du livre et de l’étrange théâtre. Située à côté de la boulangerie du
village : Vaux-sur-Chèvremont (Chaudfontaine). Sa papèterie laisse
rêveur. Des livres de pensées libres, mises en page de belle façon.
L’édition est sensible aux épidermes de la feuille comme de la
poésie, de la philosophie et des qualités artisanales du maître
d’ouvrage. Cayo dresse une table suffisamment grande pour présenter
les très belles reliures dans la Terrasse Intérieure du Centre de
Beauté Culturelle de Bruxelles. Parmi les auteurs, la liégeoise
Dorothée Lambinon est venue en personne, présenter son
conte libertin : « SABBAT MATER ». De la plus belle des manières,
elle adapte son récit à travers une scénographie théâtrale mise en
scène par l’artiste Claire Blach. La comédienne écrivaine, fait son
entrée du fond de la terrasse intérieure à l’ombre, derrière le
petit muret blanc de l’escalier. Puis elle s’arrête devant les
livres et présente son ouvrage aux spectateurs. Une lumière arrive
pour l’éclairer. C’est une poursuite, tenue par Matthieu Ha à
partir de la mezzanine. Sa position est idéale pour se plonger dans
les différents actes de cette histoire singulière. Le jeu de
l’actrice est polymorphe. Tout un éventail de portraits se succèdent à travers elle. Chaque visage porte une voix selon les multiples
personnages. Ses grandes nattes ainsi que les vêtements
orientaux amples et longs envoûtent. Tantôt elle parle avec ses
mains, tantôt, l’artiste entre en conversation avec elles. Puis de
l’index, elle allume un magnifique siège - authentique pièce de
style retrofuturiste. Le bois massif du fond du siège repose sur
quatre pieds en métal. Sa structure en tige permet l’assemblage
d’accessoires à charnières. En plus d’un tambour à lamelles de fer,
deux marionnettes y sont fixées de part et d’autre. Elles
représentent des petits monstres, adjuvants et amis du personnage
principal (MAAT). Le dossier est composé de pièces de bois taillées
verticalement. Elles représentent les flammes d’un « feu éclairé ».
Une lampe intégrée au siège, suspendue et tenue sur une tige
métallique de 3,50 mètres, est ingénieusement disponible dans le
système d’armature de ce fauteuil spectaculaire. Sur la Terrasse
extérieure il y a quelques gremlins postés entre les passants aux
visages grimés pour l’Halloween et le spectacle de cet « étrange
théâtre ». Soudain, dans le dénouement de la représentation,
Dorothée Lambinon fait apparaître la nudité de son buste à la
manière d’une activiste féministe mais dont les inscriptions peintes
sur le haut du corps, vont à contre-courant du message des
des militantes (Les Femen). Une manière pour l'écrivain, de
favoriser les réconciliations entre les hommes et les femmes à
travers la quête de son personnage. Profitant de la distraction des gremlins, occupés à regarder les zombies de Bruxelles traverser le boulevard d'Ypres, Cayo fait descendre le rideau marron de la grande baie vitrée et protégeant ainsi le spectacle de toute interruption. Le peintre, Ignacio Galilea présent lors de cette soirée, est sous le charme de la performance dont l'esprit et l'engagement physique sont familiers à sa démarche. Ce soir-là, Il va vendre deux œuvres supplémentaires, la veille de son dernier jour d’exposition « Tourisme frontalier », au soir de la quatre-vingt-septième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies de Cayo Scheyven.


























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