UN PEU de souvenirs du concert de van Twolips au ZONNEKLOPPER. Un
nouvel espace ouvert il y a bientôt un an. A la frontière entre
Forest et Uccle. Ancien entrepôt, où plus de 60 artistes s’y sont
implantés. En particulier des collectifs de la ZINNEKEparade, ainsi
que la nouvelle génération underground en lien avec l’ancienne et
parmi eux le sculpteur PETER JACQUEMYN. Et enfin une trentaine de
migrants éthiopiens dans l’incapacité de rejoindre l’Angleterre.
Matthieu Ha et Cayo leur donnaient le flyer du Mois de Mai – des
prochaines des MILLE ET UNE TERRASSE qui auront lieux dans leur
centre de beauté culturelle UN PEU. Ce mois-ci, le flyer disait :
« Je t’aime » en éthiopien. Cela faisait un peu plus de deux ans que
van Twolips n’avaient plus présenté un concert en intégralité. La
Dutchesse était venue avec sa guitare et l’une de ses plus belles
robes. Son acolyte Matthieu Ha avait fait le choix de reprendre le
plus fidèle de ses instruments : l’accordéon français, afin d’opérer
une musique de grande envergure, tirée de leur dernier répertoire
POLLEN DE L’ESPOIR ET DU DESIR. En prélude il y avait une étonnante
performance pour deux petites trompettes en compagnie de leurs
hôtes : SOFIA KAKOURI et LAZARA ROSELL ALBEAR. Le public était
disposé autours de la piste de danse et par laquelle les deux
artistes évoluaient à l’aide d’une petite lampe fixée au bout du
cuivre de leur instrument respectif. La salle était dans
l’obscurité, seules les deux musiciennes étaient visibles et
mettaient en apparence -leur musique jouée à travers leurs
mouvements et gestuelles et quasiment sur la pointe des pieds. Après
trente minutes, les deux silhouettes disparaissaient derrière un
grand rideau noir. Enfin l’espace s’éclaircissait un peu plus. Peter
Jacquemyn prenait une très grande échelle afin d’allumer le
projecteur vidéo pour le concert de van Twolips. Matthieu Ha faisait
démarrer la boite à rythme de son synthétiseur dans une cadence
lente et presque lourde. Cayo commençait alors les glissements des
cordes de sa guitare avec sa voix des polders. Sans interrompre la
tension, Matthieu Ha augmentait le tempo de sa rythmique à la
manière d’une articulation qui se remettait petit à petit en éveil.
Lorsque le jeu du clavier de l’accordéon commençait à s’emballer, un
accompagnement automatique s’enclenchait et emmenait le public dans
l’ouverture d’une grande fresque musicale. Puis les deux musiciens
profitaient du paroxysme de l’accordéon pour aussitôt créer un
contraste avec un apaisement et de déposer ainsi : de délicats
pollens vocaux. Ainsi ont-ils replanté au gré de leur passage un peu
des Narcisses et un peu des tulipes noires...un peu « een beetje »,
un peu au pied de l’étendard de la survie. La soirée terminée, van
Twolips regagnaient la moto suzuki van van, en prenant soin de
ramener tous les instruments dans le Centre de Beauté Culturelle.
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