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Mille et une Terrasse N° 129 Degurutieni - Le George Orchestra

Writer: Matthieu HaMatthieu Ha

UN PEU de souvenirs rougeoyants lors de la cent vingt-neuvième des MILLE et UNE TERRASSE avec le GEORGE orchestra et DEGURUTIENI. C’était une soirée initialement prévue en compagnie du groupe I-sef U-SEF du label MINARET RECORD et d’après l’aimable proposition du batteur bruxellois Gaspar Sicx. Seulement cette prometteuse production américaine n’avait pu joindre toutes les conditions favorables pour venir jusqu’en Europe. Le Centre de beauté culturelle proposait alors un joker. Une carte chanceuse : le musicien japonais DEGURUTIENI – membre du fameux collectif NIHON BASHI dont Matthieu Ha s’était consacré corps et âme. Une confrérie rassemblant plus de quarante artistes de différentes disciplines – musique- théâtre – danse - peinture etc … une multinationale artisanale parmi des Belges, nippons, français et thailandais . « LE PONT DU JAPON » (NIHON BASHI) avait marqué les esprits à partir de la première édition en 2007 jusqu’en En 2017, date à laquelle Matthieu Ha et Cayo avaient organisé le dixième anniversaire de cette grande passerelle culturelle eurasienne. Après quatre années d’absence sur le sol belge, Degurutieni revenait enfin pour y débuter sa tournée européenne de trois mois. Il était venu en milieu d’après-midi de manière à préparer son répertoire avec un invité, le saxophoniste Jordi Grognard. Ils répétaient en urgence jusqu’à l’ouverture des portes. En revanche, c’est avec beaucoup de décontraction et de joie innocente que l’orchestre de Gaspar Sicx entrait sur scène. Le Georges orchestra est une nébuleuse musicale mettant en action des musiciens de différents niveaux, amateurs et professionnels. Au de-là du jazz, une amitié de longue date, aux chansons de variété très bien arrangées, entrainantes, de très bon goût dont le délice ne dure jamais assez longtemps. Et puis dans l’obscurité d’une lampe rouge, Matthieu Ha guidait les pas du public dans la terrasse sous terraine. Cayo avait orienté tous les fauteuils en direction du monte-charge bleu. Le rideau en accordéon fermé, dans une obscurité quasi-totale, une voix présentait DEGURUTIENI en chuchotant - comme pour mieux contenir tout l’émoi du public qui attendait impatient - l’ouverture du rideau - et derrière lequel allait se dévoiler une lumière rouge, une voix sombre – celle de l’homme d’Osaka - tout vêtu de noir. Son chant « nippon phonique » faisait craquer les hauts parleurs comme le bois d’une charpente hantée. Sous l’ombre de son chapeau noir, le chanteur écorchait sa guitare avec tout un appareillage low-fi. LE pétale noir « pas du tout » - était juste derrière lui. Le mobile décoratif bougeait à la manière d’une hallucination - une paranoïa artistique, à l’issue de laquelle un esprit fantôme s’était invité à danser parmi les squelettes du rock. Dans cette ténébreuse cadence mélodique, le saxophone serpentait et longeait les murs. Le monte-charge bleu avait l’allure d’un authentique théâtre de poche, une boîte de curiosité, une nouvelle fenêtre qui s’ouvrait dans la beauté sombre et rouge de la cent vingt-neuvième des MILLE et UNE TERRASSE.

Photographies rougoyantes de Cayo Scheyven







































 
 
 

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