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Mille et une Terrasse N° 146 Stump - Lenny Pistol

UN PEU de souvenirs du onzième objet trouvé lors de la cent quarante-sixième des MILLE et UNE TERRASSE. Après que le drapeau d'or avait été planté pour annoncer l'ouverture des portes, un jeune gremlins adressait à Matthieu Ha et Cayo, un tableau original représentant un bouquet de roses - une peinture que les jeunes marocxellois avaient sans doute trouvée dans une rue avoisinante. La soirée ne pouvait pas mieux commencer. Cette beauté du geste était un signe positif venant du quartier Chicago - au moment où d'autres quartiers - notamment ces derniers temps - en France - avaient pu se montrer beaucoup plus agressif avec la société. Le Centre de Beauté Culturelle allait connaître une vague de jouvence en présence du groupe Bruxellois STUMP et de l’artiste solo LENNY PISTOL. Celui-ci était venu six mois auparavant lors de la cent huitième des MILLE et UNE TERRASSE, (parmi la revue LA GRAND ROUSSE avec son duo ANEMONE). Le tableau de bouquet de roses avait été installé sous sa table de concert, dans la luminosité de la Terrasse intérieure. Le musicien ouvrait par un prélude improvisé au synthétiseur. Une entrée en la matière qui produisait des tranches de sonorités brutes, dont les boucles influençaient un mouvement organique et primitif. Sa guitare électrique portait le rayonnement d’un soleil voilé, et sous lequel, la voix était le guide de ses propres machinations. Paysage d’une jungle rockeuse qui se traverse lentement et en profondeur. Le public était nombreux à la découvrir. Cayo et Matthieu Ha servaient continuellement de la ZIJN PILS, la bière la plus démocratique parmi celles vendues dans la buvette sportive. Matthieu Ha avait préparé une délicieuse salade égyptienne, dont les fèves et les pois chiches avaient été cultivés au Liban puis distribués à Bruxelles dans les réseaux alimentaires palestiniens. Matthieu Ha avait réussi à trouver des boîtes de 100 grammes chez cet unique fournisseur - perdu dans la chaussée de Mons. Les membres du groupe n’en faisaient qu’une bouchée avant de s’enfoncer dans la Terrasse sous-terraine. Ils démarraient immédiatement sans attendre le public. Le groupe était plein de fougue et d’un bel enthousiasme. Les STUMP mettaient en avant l’artillerie lourde de la batterie, envoyaient leur cavalerie d’harmonies électriques avec à sa tête - un chanteur athlétique et survolté. Le meilleur qu’un général de troupe pouvait disposer de lui-même. Ses compagnons avaient dans leurs mains nues, ce fer chaud et ardent, dont le rock forgeait la témérité. Le public était déchaîné et se tenait debout dans l’amour et l’ivresse incandescente de la musique. Passé minuit, bien que le drapeau d’or de l’étendard de la survie venait de terminer son énième danse - pendant que la grand place célébrait encore la fête du drapeau de sa nation - les STUMP trinquaient avec leurs amis, insoucieux du lendemain, sur la cent quarante sixième des MILLE et UNE TERRASSE.

Photographies insouciantes de Cayo Scheyven

































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