Mille et Une Terrasse N° 253 ESCAPE-ISM featuring Ian Svenonius & Sandi Denton, CRUSH & Giotis Damianidis with Zé Almeida and Diogo Alexandre
- Matthieu Ha
- Jun 27
- 5 min read
Updated: Jul 5
UN PEU de souvenirs angéliques à l’occasion du UN PEU FESTIVAL DES ANNIVERSAIRES pour célébrer les quarante-quatre ans de GIOTIS DAMIANIDIS lors de la deux cent cinquante troisième des MILLE ET UNE TERRASSE.
Le programme de la soirée s’annonçait très chaud, en plus de la canicule qui sévissait dans le royaume depuis quelques semaines. L’anniversaire de Giotis Damianidis (terrasse N°236, N°237) allait promettre quelques surprises. Tout d’abord le retour d’IAN SVENONIUS alias ESCAPE ISM (Terrasse N° 98). Cayo était allée le chercher à la gare du midi. Le poète dandy indépendant de Los Angeles n’était pas venu seul comme lors de sa première visite il y trois ans. Il était accompagné de sa partenaire – la très charmante bassiste SANDI DENTON et de deux personnages forts particuliers - le duo CRUSH. Une femme sauvage d’une forte personnalité – ZUMI - et un homme de petite taille touché par le syndrome de Peter Pan : Cole. Ian SVENONIUS avait fait une demande de dernière minute pour intégrer ce couple inimaginable et d’une grande sensibilité dans le programme de ce soir. Les quatre amis de Los Angeles avaient vraiment une allure particulièrement heureuse. Lorsqu’ils arrivaient dans le centre de beauté culturelle, tout semblait les émerveiller, extasiés par les moindres objets comme la caravane par exemple. Ils scrutaient tout sur leur passage tels des explorateurs du temps perdu. En arrivant, Cole s’était précipité sur le tiroir à K7 du faux magasin. Quelques instants plus tard il était aussi fasciné par le magnétophone à côté du tourne disque. Il voulait s’en procurer absolument un. Les quatre musiciens s’émouvaient également devant le déjeuner que Matthieu Ha leur avait préparé sur la terrasse extérieure. A peine rassasiés ils partaient dans le magasin de seconde main de l’armée du salut. Pendant ce temps un homme fort qui portait de longs cheveux et une barbe de prêtre orthodoxe, arrivait avec une batterie. C’était Diogo Alexandre suivi de son compatriote portugais le contre bassiste Zé Almeida. Les deux musiciens étaient les nouveaux compagnons de scène de Giotis Damianidis et descendaient pour préparer leur scène calmement. De retour de l’armée du salut, les quatre amis de Los Angeles découvraient ébahies de surprise la collection de peigne de Pancho Saverio. “Ooo My GOD !!?? What the fuck !!!!” Cayo était dans la terrasse souterraine de manière à préparer la sonorisation des trois concerts durant deux bonnes heures. Le temps passait très vite, Matthieu Ha s’habillait dans la tenue coloniale de Saigon : chemise blanche-bermuda blanc et bas blancs. “Infortunément” il n’avait pas encore les souliers blancs à disposition. Ian Svénonius était allé faire une sieste avec Sandi dans la mezzanine. Cole revenait du magasin d’en face - “Le KHM”- situé Juste à côté de Casa Menthe. Ce magasin est tenu par un des plus anciens commerçants du quartier de La communauté du Chicago. Il est surnommé “le sorcier” par la communauté. Il vend tous les effets de beauté pour les femmes. Les parfums, les encens et autres aphrodisiaques etc... Cole y était rentré émerveillé. Il y avait découvert avec surprise : un coffret format A3 renfermant douze K7 du coran. La couverture représentait une mosquée éblouissante de lumière divine. Cole était fou de joie de cette trouvaille, il voulait absolument se procurer ces K7. Le commerçant marocain lui expliquait qu’elles n’étaient pas à vendre. Finalement, face à l’insistance hyperactive de l’américain, il les lui céda pour 10 euros. Cole revenait dans le centre de beauté culturelle fou de joie. Zumi était pendant ce temps en train d’installer dans le faux magasin toute une série de juste corps dont elle avait réalisé les impressions à la main. Ils étaient très réussis, Cayo en achètera un plus tard dans la soirée. Les spectateurs ne tardaient pas à arriver. Le duo Crush se préparait dans la terrasse souterraine. Excités, ils demandaient à Cayo si elle pouvait leur servir un bon whiskey. Elle n’en disposait pas mais était allée chercher du Gin dans le réfrigérateur et pouvait alors les combler de ce soulagement avant leur concert. Crush n’étaient pas nés de la dernière pluie et avaient déjà eu l’occasion de jouer à Bruxelles dans le passé, dans la salle du Botanique en compagnie d’un groupe de rock garage the BLACK LIPS. Avec Crush les deux musiciens présentaient un duo musical du niveau de leur personnages improbables. Cole toujours aussi hyperactif, jouait de la guitare électrique et chantait la voix totalement cassée. Chaque phrase de ses chansons se ponctuait par un cri rock & blues à la manière de James Brown - la puissance et la fraicheur en moins. Sa compagne Zumy en revanche était à la basse et jouait brillamment du saxophone. Le duo rappelait le film de Jim Jarmush STRANGER THAN PARADISE. Toute une culture de l’anti-héros émanait des deux musiciens. Seulement Zumi était un peu plus étrangère à cela et pouvait soudainement sublimer une beauté inattendue mêlant rock et érotisme et quelque chose de gothique dans sa façon de porter le cuir moulant et de se maquiller. Plus qu’une musicienne, elle était également l’égérie de la ligne de vêtement GUCCI. La marque était si facinée par ses deux incisives écartées que Zumy avait signé une close avec Gucci - “de ne pas modifier la position de ses dents durant toute la période du contrat”. Quand elle se mettait à chanter “FUCK ME FOREVER” du fond de sa gorge, de ses tripes et de son cœur, sa voix grave s’arrachait romantiquement pendant que Cole était à l’arrière avec sa guitare comme sur des ressors. L’auditoire était sous le charme, quasi envoûtée et ovationnait chaleureusement cette très bonne première partie. Au deuxième acte l’auditorium était plein à craquer. ESCAPE ISM et SANDIE DENTON avaient fière allure sous leur costume de lumière. Ils portaient un ensemble de style mexicain. Bleu nuit, la veste et le pantalon bordé de clous ronds argentés. C’était remarquable. De plus Ian Svenonius portait exactement les souliers blancs anciens qu’il aurait fallu à la tenue de Matthieu Ha. Ce dernier retrouvait parmi l’assistance, au premier rang, ce cher David Coster (Terrasse N°175), Celui-là même à qui le bruxellasien avait sollicité à l’improviste pour présenter le même Escape Ism lors de sa première venue à UN PEU. De nouveau ce soir-là, il offrait une fois de plus son érudition pour la présentation de la légende. Le public était impatient, puis le chanteur américain à la chevelure exubérante comme celle d’un roi de France, prenait son fameux micro stylisé en aluminium. L’objet vintage devait dater des années soixante. Depuis qu’il utilisait ce micro à chacune de ses performances, la dentition supérieure du chanteur en été burinée. Lorsqu’il entamait sa performance, l’assemblée était déjà acquise à sa cause. Après le premier morceau les visiteurs continuaient à affluer. Cayo décidait d’intervenir de façon à changer la configuration de l’auditorium. Elle demandait à tous ceux qui étaient assis de donner leur chaises et sièges, de se tenir debout et ainsi gagner de l'espace pour accueillir les soixante visiteurs comme lors d’une grande messe de rock n roll. Ian Svenonius en profitait alors pour pénétrer la foule avec sa guitare comme à son habitude. Le public était en interaction et ponctuait les litanies poétiques du chanteur par des “HO YEAH !”. Sandie DENTON s’en donnait aussi à cœur joie pour solliciter le public bruxellois à les suivre en chœur sur certaines chansons connues de ses fans. Matthieu Ha sortait de sa cabine de régis de manière à éclairer les costumes des deux artistes en pleine apothéose. La terrasse souterraine bouillonnait comme un chaudron ardent. Le concert d’ESCAPE ISM avait tenu ses promesses. A l’entracte la terrasse extérieure était bondée de joie. UN PEU n’était pas le seul à avoir ouvert ses portes au public. Le C Cube - la cantine de “Mélanie la voisine”, en avait fait autant ainsi que sur le trottoir opposé avec la galerie d’art du KBK. Les trois lieux formaient un triangle humain amical et chaleureux dans le boulevard d’Ypres et dont Bruxelles avait tant besoin. Enfin le troisième concert allait commencer. Le trio de Giotis DAMIANIDIS avait exactement la formule musicale idéale pour donner le point final à ce programme déjanté - trois bons quart d’heure de free Jazz durant lequel le trio transcendait leur musique endiablée. Giotis Damianidis était assis comme à son habitude au bord de la scène devant le speaker des sub Basse.Il était comme chez-lui. Le batteur Diogo Alexandre sous le pétale blanc UN PEU, était endiablé et le contrebassiste Zé Ameida très inspiré. Le public et nombreux des amis de Giotis Damianidis lui faisait un triomphe. Depuis le dernier concert à UN PEU avec Akira Sakata (Terrasse N° 237), le musicien originaire de Grèce n’avait pas arrêté de jouer à travers le monde, notamment au japon. Il méritait désormais, un bon mois de repos avec sa bien-aimée. Pour finir, Matthieu Ha et Cayo lui apportait toute une boite remplie de profiteroles à la crème comme gâteau d’anniversaire et ultime plaisir de cette magnifique soirée d’anniversaire. Bien après minuit tout le monde était parti se coucher, le boulevard d’Ypres assoupie, sauf Cole qui tournait seul en rond et rallongeait solitairement de quelques heures insomniaques supplémentaires - la deux cent cinquante troisième des MILLE ET UNE TERRASSE.
Photographies angéliques de Cayo van Breugel
























































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