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Writer's pictureMatthieu Ha

Mille et une Terrasse N° 38 Jordi Cassagne

UN PEU de souvenirs très intéressants lors de la Trente huitième des MILLE ET UNE TERRASSE. Il ne s’est pas passé plus d’une semaine entre la trente septième et la trente huitième des Mille et Une TERRASSE pour que l’environnement du Centre de Beauté Culturelle semble déjà très différent. Le passage d’un mois à un autre : de Février à Mars - aux passages des minuscules ruisseaux de la fonte des glaces invisibles du Boulevard d’Ypres. Puis deux énormes traces blanches s’inscrivent comme une craie, dans le ciel lointain. Elles partaient d’un point venant de l’ouest du jour pour aller rejoindre quelques heures plus tard - un second point très éloigné - vers l’Est de la nuit. Ce jour-ci était plus long et plus souple que les précédents - il était possible à Cayo et Matthieu Ha de fermer les deux grandes portes vitrées et de subdiviser le centre de beauté culturelle en trois terrasses :- La Terrasse extérieure - La Terrasse intérieure - La Terrasse sous-terraine. Au programme de ce soir un concert solo du jeune musicien Jordi Cassagne. Il est venu présenter une performance avec un instrument ancien méconnu : Le VIOLONE. Ancêtre de la contrebasse, dont les proportions rappellent celles de la viole de gambe. Sa crosse est une spirale qui se laisse creuser par le vide. Quant à son manche un peu plus large, on y retrouve graduellement toute une suite de frettes. Aussi s’est-il équipé d’un petit ampli, non pour s’amplifier mais pour y construire quelques boucles avec lesquelles il comptait s’accompagner. Quatre personnes sont venues assister au concert de 19 heures et dont c’était l’une des premières expériences de l’artiste en solo. Il jouait en orbite autour de la planète Mars qui tournait sur elle-même. Seulement il allait passer à côté de ce premier rendez-vous, en dépit de ses très beaux coups à l’archet dont le son glissait comme sur de l’huile. Son problème n’était pas acoustique, il était dans la technologie de son petit ampli. Le volume de ses boucles qu’il venait d’enregistrer, n’arrivait pas au même niveau que le son d’origine. Comme si sa transmission venait de la lointaine planète Terre et que celle-ci ne la lui parvenait pas. Après la pause, vers 20H37, la terrasse sous-terraine se remplissait avec un public plus nombreux. Là, Jordi Cassagne adoptait un tout autre style de jeu. Ses doigts créaient des arpèges qui semblaient sortir d’un luth ou d’une guitare. C’était étonnant de fluidité, nous pouvions découvrir la polyvalence d’un instrument où saccorde le travail de l’ombre du contrebassiste et la luminosité du musicien. Enfin ses coups d’archet venaient confirmer son jeu apaisé et gracieux. Arrive alors le moment où il réemploie son ampli. La transmission ne s’est toujours pas améliorée. Dès lors, le joueur de VIOLONE ne s’en souciera plus et laissera libre court à ce qu’il sait faire de mieux. A ce moment Jordi Cassagne devenait maître de lui-même, dans une auto-transmission simple et dont la qualité du jeu rappelait celle d’un autre maître : Jordi Savall. Finalement, il terminait son concert en fredonnant un air quand son instrument était en train de laisser les traces d’un grand voyage.

Photos by Cayo Scheyven













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