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Writer's pictureMatthieu Ha

Mille et une Terrasse N° 71 Ignacio Galilea "Tourisme Frontalier"

UN PEU de souvenirs sociodéliques lors de la septante et unième des MILLE et UNE TERRASSE. Le Centre de Beauté Culturelle a recouvert une fois de plus, ses murs pour une nouvelle exposition : « TOURISME FRONTALIER » de l’illustre artiste espagnole – « le madrilène bruxcellentissime » IGNACIO GALILEA. Ce dernier maitrise l’art de la peinture et il est actuellement l’un des meilleurs virtuoses avec un pinceau. La qualité de sa peinture révèle naturellement un ADN proche de celui de ses prédécesseurs ibères, tels que sont les « el Greco, Velasquez, Goya, Dali et autres pataphysiciens contemporains ». En 2010 Il décide de s’installer sur les anciennes terres des « pays bas espagnoles » de la Belgique à Bruxelles, en ouvrant une galerie d’art : ARTPOTEEK, en compagnie de sa « dulcinea » de l’époque. Cet espace qui se trouvait rue Pletinx à 1000 Bruxelles, était le théâtre de performances cliniques des plus déroutantes. Au bout de quelques années le couple de curateurs va se déchirer, et conduire l’artiste madrilène au fond de ses abîmes. Alors, va s’opérer sa convalescence affective. L’homme va peindre les fonds marins dans laquelle il poursuivra sa chute liquide. Sur plus de dix ans, il transformera peu à peu son esprit et son corps en celui d’un poisson-humain. Au fur et à mesure de son immersion, Ignacio Galilea aura décousu le tissu de sa peau pour y libérer les tendons et la microscopie de la chaire de son âme. Ainsi l’exposition « Tourisme frontalier » va ouvrir les « visionscopies » d’un être intérieur et les découvertes multidimensionnelles de Créatures difformes, organiques, corps extra-terrestre, plastiques, aliénants et modulables selon la sensible dextérité de l’artiste. Durant cet état de profond coma, entre plasma, ovule et spermatozoïdes psychotropes, des fulgurances de l’existence agiteront ses tableaux à travers divers échos signifiés. Le visiteur se laissera guider suivant les visions sur les murs mais aussi en se plongeant à son tour dans les « BOOK SOCIODELIC ». Des livres installés en bas des tableaux. Ce ne sont pas des livres d’études mais plutôt l’approfondie exploration de ses découvertes introspectives. Chaque page pèse plus de 250 grammes. Ses reliures sont l’exacte échographie de sa sexualité créatrice présente, passée et future. Ouvrage amphibien, l’ensemble paraît meuble et pesant quand il est posé sur le mobilier blanc de l’exposition - souple et flottant lorsque le lecteur l’ouvre, dans les abysses sous-marins ou la subconscience de l’auteur. Le peintre révèle alors la frontière des récits mythologiques, abandonnés en plein milieu des siècles de tentations du monde moderne. Pour terminer Ignacio Galilea est venu présenter le quatrième volet de son étonnant feuilleton AMARTE. Une saga sociale qui regarde et fait comprendre le monde dans lequel l’art se perd et survie à la fois. A travers un personnage : YVAN - digne descendant des héros du septième art comme l’ont été les Charlie Chaplin, Buster Keaton, Tati avant lui et qui ont pu sublimer la difficulté sociale de leur époque. Chaque épisode est réalisé avec des moyens modestes et ingénieux. Les personnages sont tirés de la vie réelle de son entourage. Ainsi peut-on y voir, dans ce nouvel épisode, Cayo fêtant son anniversaire en compagnie de Matthieu Ha et de ses amis, dans leur centre de beauté culturelle, au cours d’une intrigue amoureuse. Au terme de l’exposition, le film est finalement projeté après qu’une douanière ait fait remplir une fiche d’étude du public par lui-même. Celui-ci s’est installé ensuite devant le grand écran dans la terrasse sous terraine de la septante et unième des MILLE ET UNE TERRASSE.

Photographies de Cayo Scheyven

























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